
Voici deux textes qui clarifient ce qu’il peut en être du rapport au droit de ceux qui refusent de se laisser gouverner. Ils portent avant tout sur le droit pénal mais la logique qu’ils proposent peut aussi bien viser un autre terrain d’application, partout où "ayant-droits" et collectifs sont engagés dans des batailles sur des litiges en matière de droit social.
(...)Evitons d’abord le problème ressassé du réformisme et de l’anti-réformisme. Nous n’avons pas à prendre en charge les institutions qui ont besoin d’être transformées. Nous avons à nous défendre tant et si bien que les institutions soient contraintes de se réformer. L’initiative doit donc venir de nous, non pas sous forme de programme mais sous forme de mise en question et sous forme d’action. (...)
Le droit n’est rien s’il ne prend vie dans la défense qui le provoque ; et seule la défense donne, valablement, force à la loi.
(...)
Dans l’expression « Se défendre », le pronom réfléchi est capital. Il s’agit en effet d’inscrire la vie, l’existence, la subjectivité et la réalité même de l’individu dans la pratique du droit. Se défendre ne veut pas dire s’auto défendre. L’auto-défense, c’est vouloir se faire justice soi-même, c’est-à-dire s’identifier à une instance de pouvoir et prolonger de son propre chef leurs actions. Se défendre, au contraire, c’est refuser de jouer le jeu des instances de pouvoir et se servir du droit pour limiter leurs actions. (...)
On ne se défend qu’au présent : l’inacceptable n’est pas relatif. (...)
Se défendre demande donc à la fois une activité, des instruments et une réflexion. (...)