
Le Gers est l’un des départements concernés par un arrêté préfectoral limitant certains usages de l’eau. Cette limitation ne concerne pas les lavages de voiture ou arrosages de jardin mais touche essentiellement les prélèvements agricoles. Grandement problématique, la sécheresse a eu pour seul avantage de limiter, au cours des dernières semaines, une contamination radioactive des sols par les eaux de pluie.
Au cours des dernières semaines, les épisodes pluvieux enregistrés dans la région ont été analysés par la Criirad, la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité. Il s’avère que c’est dans le Sud-Ouest que les eaux de pluie ont été le plus chargées en iode 131, un élément extrêmement radioactif qui, une fois présent dans l’environnement, se concentre dans la thyroïde.(...)
Du côté de la Criirad, des recommandations ont « également été données, au cours du mois de mars, par voie de communiqué. La commission déconseillait la récupération des eaux de pluie à usage domestique mais estimait que « les personnes qui se sont trouvées sous la pluie sans protection » n’avaient couru aucun risque. « Nous avons également dit que le lait pouvait être contaminé, indique Roland Desbordes, le président de la Criirad, de même que certains végétaux comme les épinards. Nous déconseillions leur consommation aux enfants, aux femmes enceintes et aux femmes qui allaitaient »
Qu’en est-il aujourd’hui ? Les éléments radioactifs relevés au mois de mars dans les eaux de pluie sont toujours présents dans les sols. « De la terre, ils peuvent passer dans le système racinaire, et une contamination par la plante est possible », indique Roland Desbordes. « Mais notre expérience nous dit que cela ne devrait pas poser de problèmes. »
Pour le président de la Criirad, « jusqu’à présent, le risque de contamination a été faible mais il n’a pas été négligeable. Il faut néanmoins rester vigilant.L’épisode nucléaire n’est pas terminé. »