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Seine-et-Marne. A la prison de Melun, des animaux sont chouchoutés par les détenus
Article mis en ligne le 3 février 2020

Depuis décembre, des détenus gèrent une animalerie au centre de détention de Melun. Un dispositif qui permet aux détenus de créer du lien et de lutter contre l’isolement.

Gribouille, Caramel et Flash ont rejoint les 300 détenus du centre de détention de Melun il y a quelques semaines. Il ne s’agit pas du surnom de nouveaux arrivants… mais du nom de deux cochons d’Inde et d’un lapin qui sont accueillis au sein de l’Arche de Melun, une animalerie est gérée au quotidien par les détenus.
Médiation animale

Un concept rare en Ile-de-France, puisqu’en dehors d’un poulailler dans la prison pour mineurs de Porcheville (Yvelines), l’animalerie de Melun est le seul dispositif pérenne en région parisienne. À l’entrée du module Respect – un régime de détention assoupli pour certains détenus – la monumentale cage a été installée dans un petit local. (...)

« À Melun, nous proposons des ateliers de médiation animale depuis 2 ans, explique Emmanuel Gandon, directeur du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) de Melun. L’ambition est de se servir de l’animal pour développer le lien social. Ici, il s’agit d’un dispositif pérenne, ils doivent s’en occuper tous les jours. »

Vérification de l’état de santé, suivi de la nourriture, hygiène et soin, mais aussi des jeux : tout le travail réalisé est consigné dans un cahier de suivi. Chaque semaine, ils profitent aussi des conseils de Marine Droin, fondatrice de l’association Cat’Pattes Complicité, qui anime les ateliers de médiation animale. (...)

Les détenus plébiscitent le dispositif

« C’est libérateur, confie Frédéric, un détenu de 36 ans, tout en caressant le petit lapin niché sur son épaule. Ces animaux donnent une motivation car ils sont très en demande d’affection, ça fait beaucoup de bien au moral. Nous sommes responsables d’eux, ils comptent sur nous. » (...)

Quatre référents ont été sélectionnés parmi les détenus pour s’en occuper. « Les animaux permettent de travailler sur la relation à l’autre, l’habileté sociale ou encore l’estime de soi, liste Audrey Merhet, conseillère pénitentiaire en insertion et en probation et référente du dispositif. C’est aussi une manière de responsabiliser les détenus, y compris ceux qui purgent des longues peines. »
Lutte contre la récidive

Dans les rangs de l’administration pénitentiaire, on salue le dispositif. « Les animaux ont un impact positif sur la détention car ils donnent beaucoup de responsabilité », approuve Patrick Hoarau, le directeur du centre de détention. (...)

D’autres initiatives existent comme des ateliers avec des chiens pour les détenus violents de Fleury-Mérogis, ou encore à Strasbourg dans le cadre de la lutte contre les suicides chez les nouveaux arrivants. » (...)