
Beyrouth - Des inconnus ont tué samedi sept Casques blancs après avoir fait irruption et ouvert le feu dans un centre de cette organisation de secouristes dans le nord-ouest de la Syrie en guerre.
L’attaque, la première du genre selon des militants, s’est produite à Sarmine, une ville de la province d’Idleb, a indiqué l’organisation des Casques Blancs sur son site internet. De nombreux secouristes ont en revanche été tués dans des bombardements. (...)
Des dizaines de personnes ont participé à leurs funérailles à Sarmine, selon un correspondant de l’AFP sur place. Beaucoup de gens pleuraient et proféraient des injures à l’adresse des assaillants. Le centre visé était fermé.
Selon l’OSDH et des militants, l’un des Casques blancs tués était apparu dans une vidéo qui avait fait le tour du monde en 2016 : on le voit éclatant en sanglots en tenant dans ses bras une fillette de quatre mois sortie des décombres après un bombardement sur la ville d’Idleb.
Candidats au prix Nobel de la paix en 2016, les Casques blancs sont sortis de l’anonymat grâce à des vidéos poignantes relayées sur les réseaux sociaux, les montrant, casques sur la tête, se ruer sur les lieux bombardés pour extraire des survivants, surtout des enfants, ensevelis dans les décombres des immeubles détruits par les bombardements du régime ou de son allié russe.
Ces secouristes ont toujours insisté sur leur neutralité et leur non affiliation avec un groupe politique ou armé.
Mais ils sont honnis par le régime de Bachar al-Assad et Moscou, qui les accusent d’être une marionnette aux mains de gouvernements étrangers soutenant l’opposition au pouvoir syrien.
D’autres affirment que des combattants ou même des jihadistes font partie des secouristes volontaires.
Les Casques Blancs sont financés par plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon ou les Etats-Unis. (...)
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie et opposant initialement armée et rebelles, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication d’acteurs régionaux, de puissances étrangères et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.