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Six raisons pour lesquelles Julian Assange devrait être remercié et pas sanctionné
Article mis en ligne le 5 octobre 2020

1. L’effort en vue d’extrader et poursuivre Julian Assange pour son journalisme constitue une menace pour tout journalisme futur qui lutterait contre le pouvoir et la violence, mais une défense pour la pratique des médias faisant la propagande de guerre. Alors que le New York Times a profité des travaux d’Assange, sa seule couverture de la procédure actuelle se trouve dans un article à propos de points techniques de procédure — en évitant d’aborder le fond de l’affaire et en allant jusqu’à affirmer faussement que le contenu était inaudible ou inaccessible. Le silence des médias états-uniens commerciaux est assourdissant. (...)

2. La vidéo du meurtre collatéral et les documents sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan nous informent sur certains des plus grands crimes de ces dernières décennies. La révélation des méfaits d’un parti politique états-unien servait l’intérêt public et n’était pas une infraction — certainement pas le crime de « trahison » contre les Etats-Unis par un non ressortissant, (...)

3. L’idée selon laquelle la publication de documents gouvernementaux est autre chose que du journalisme, que le vrai journalisme impose de dissimuler les documents en les décrivant au public, est la recette parfaite pour tromper le public. (...)

4. Des années durant, le Royaume Uni a prétendu qu’il voulait arrêter Assange en raison d’accusations criminelles provenant de Suède. L’idée selon laquelle les Etats Unis voulaient poursuivre le fait de publier des reportages sur ses guerres était tournée en dérision comme un fantasme paranoïaque. Que la société dans son ensemble accepte cet outrage porterait un coup très dur à la liberté de la presse et à l’indépendance de tout Etat vassal quant aux exigences des Etats Unis. (...)

5. Le Royaume-Uni, même hors de l’Union Européenne, a des lois et des principes de droit. Le traité d’extradition avec les Etats-Unis exclut l’extradition pour des motifs politiques. Les Etats-Unis réprimeraient Assange brutalement avant son procès et après celui-ci. La proposition de l’isoler dans une cellule carcérale au Colorado serait équivalente à la poursuite de la torture à laquelle Assange a déjà été soumis durant des années, selon le rapporteur spécial des Nations Unies Nils Melzer. Un procès pour « espionnage » interdirait à Assange de fonder sa défense sur ses motivations. Un procès équitable serait impossible dans un pays dont les politiciens les plus hauts placés ont déjà condamné Assange dans les médias depuis des années (...)

6. Jusqu’à présent, la procédure est illicite. Les Etats Unis ont violé le droit d’Assange à la confidentialité des relations client-avocat. Au cours de l’année dernière, à l’ambassade d’Equateur, une personne a espionné Assange 24 heures par jour, sept jours sur sept, y compris au cours de ses entretiens privés avec ses avocats. Assange s’est vu refuser les facilités permettant de préparer adéquatement sa défense pour les audiences. (...)