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Libération
Soft power des Etats du Golfe : « Ces projets inscrivent la France dans l’histoire de l’autoritarisme au XXIe siècle »
Article mis en ligne le 10 janvier 2022
dernière modification le 9 janvier 2022

Pour le politologue Alexandre Kazerouni, les partenariats culturels tissés avec les Etats du golfe Persique doivent nous interroger sur la légitimation politique qu’ils accordent et sur le dévoiement de symboles de la souveraineté française.

Politologue, maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, Alexandre Kazerouni est l’auteur du Miroir des cheikhs, musée et politique dans les principautés du golfe Persique (Puf, 2017). Alors que l’actualité liant les Etats de la péninsule arabique et le monde français de la culture a été riche cet automne, il met en garde contre des partenariats toujours plus nombreux qui engendrent une clientélisation des réseaux politiques et une consolidation des familles régnantes des monarchies du Golfe.

L’ouverture à Paris de la collection Al-Thani, l’annonce de la reconduction du partenariat avec le Louvre Abou Dhabi, la signature d’une convention pluriannuelle qui lie le château Versailles au Qatar : qu’évoquent pour vous ces liens renouvelés entre le monde de la culture français et les pays du Golfe ?

Plutôt qu’y voir le signe du goût de tel prince ou telle princesse, j’y vois une dynamique sociale et politique de fond, dont seuls le Qatar et Abou Dhabi ont eu jusqu’à présent les moyens. C’est la diversification de leur réseau de clients et d’amis en France. (...)

la France s’est avérée être le pays le plus perméable au tissage de ces réseaux (...)