Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Cadtm.
Sommets climatiques, vive le déni
Article mis en ligne le 12 février 2014
dernière modification le 6 février 2014

Varsovie accueillait du 11 au 22 novembre la 19ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. La capitale polonaise hébergeait au même moment le sommet international de la World Coal Association, faisant ainsi la promotion du charbon, la plus polluante des énergies fossiles. Une place de choix était également accordée aux multinationales, présentes en masse dans les enceintes de la COP19.

La conférence s’ouvrait dans un contexte qui aurait pu être mobilisateur. Le cyclone Haiyan venait de frapper les Philippines peu avant l’ouverture du sommet et le rapport du GIEC publié en septembre confirmait la gravité de la situation. Dès le premier jour du sommet, le délégué philippin demandait qu’un accord significatif soit décidé et entamait une grève de la faim en espérant faire bouger les choses. Il invitait aussi ceux qui nient le réchauffement climatique à venir visiter son pays. Mais ceux-là même qui ont contribué lourdement au dérèglement climatique |1| préfèrent regarder ailleurs et parler de « responsabilités communes mais différenciées » plutôt que de reconnaitre la dette écologique qu’ils ont contractée envers les pays du Sud.
Les conclusions du sommet sont effarantes. L’Union Européenne a suivi lâchement les Etats-Unis en repoussant l’idée d’un accord contraignant. Le Japon a annoncé une augmentation de ses émissions au lieu d’une baisse qui devrait être de 25% d’ici 2020. L’Australie a renoncé à tout objectif de réduction. Le Canada, paradis judiciaire et fiscal des entreprises minières, avait lui annoncé sa sortie du protocole de Kyoto il y a un an et a à présent déclaré sans gêne qu’il ne respectera pas ses engagements climatiques. (...)

refuser la mainmise des multinationales, s’opposer au gigantisme et aux grands projets inutiles imposés. Ces luttes ne se résument pas à des refus comme pourraient dire leurs détracteurs, ces mobilisations proposent également une autre voie, basée sur les liens sociaux, la primauté des biens communs et la sobriété. « Leur imagination politique doit être confrontée à l’étroitesse de vue des gouvernements au service sinon du marché, du mythe d’une croissance sans fin et d’une nature indéfiniment réparable » |2|. Des alternatives applicables et démocratiques, préférables aux fausses solutions du capitalisme vert comme la géoingénierie que promeuvent Bill Gates et les climatosceptiques |3|, sont nombreuses, parmi elles, l’agroécologie, qui peut faire revivre la biodiversité et refroidir la terre.