
C’était il y a 20 ans. Le 25 avril 2003, le conflit au Darfour éclatait. Bilan humain : 300 000 morts et près de 2 millions de personnes réfugiées. Après 20 ans d’instabilité et d’insécurité, le pays fait face à une nouvelle flambée de violence. Les auteurs des crimes d’hier, continuent de sévir aujourd’hui.
Comment en est-on arrivés là ? Voici ce qu’il faut savoir sur le conflit au Soudan.
Que sait-on des deux forces au pouvoir qui s’affrontent ?
Les Forces armées soudanaises (FAS, armée régulière) dirigées par le général Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR, milice paramilitaire indépendante) du général “Hemetti” sont les deux principales forces armées du Soudan. Elles ont toutes deux commises de graves violations des droits humains au Soudan, et en particulier au Darfour.
Les Forces de soutien rapide (FSR) sont notamment composées d’anciens combattants des milices Janjawids qui, dans les années 2000, ont aidé les forces armées soudanaises à écraser la rébellion dans la région du Darfour. C’est un groupe paramilitaire très puissant, qui s’est enrichi en acquérant des institutions financières et des réserves d’or soudanaises. On estime qu’il compte entre 70 000 et 150 000 combattants. Son chef, le général “Hemetti”, entretient d’importantes relations avec des gouvernements étrangers, notamment la Russie. Il a conduit les FSR à s’associer au groupe mercenaire Wagner dans l’exploitation de l’or au Soudan, a déployé des combattants au Yémen pour servir les intérêts de l’Arabie saoudite et a également envoyé des combattants en Libye pour servir les intérêts des Émirats arabes unis.
Les Forces armées soudanaises (FAS) ont quant à elles également commis de graves violations des droits humains, notamment en utilisant des armes chimiques contre des civil·es au Darfour en 2016.
Après l’éviction d’Omar el-Béchir en 2019 et le coup d’État d’octobre 2021, les forces de sécurité soudanaises, y compris les FAS et FSR, ont continué à commettre des crimes au regard du droit international et des violations des droits de l’homme, notamment en recourant à une force excessive contre les manifestants, tuant au moins une centaine d’entre eux et en blessant des milliers d’autres depuis le coup d’État. Elles ont également continué à arrêter et à détenir illégalement des manifestants. Les Forces armées soudanaises (FAS) ont quant à elles également commis de graves violations des droits humains, notamment en utilisant des armes chimiques contre des civil·es au Darfour.
+ Nos demandes
- Les parties au conflit doivent cesser d’utiliser des armes explosives à large rayon d’action à proximité de zones densément peuplées. (...)
- Nous plaidons pour que le Conseil de sécurité de l’ONU tienne une réunion d’urgence sur la situation au Soudan et exhorte publiquement les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide à protéger les civil·e·s à titre prioritaire. (...)
- Enfin, les autorités soudanaises et toutes les parties au conflit doivent permettre aux acteurs humanitaires d’accéder à la zone immédiatement, sans restriction et de manière durable afin qu’ils puissent suivre et évaluer les besoins des civil·e·s et leur venir en aide.