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Sous pression, les Nord-Coréens de Mongolie font leurs valises
Article mis en ligne le 4 décembre 2017

Ils travaillent sur des chantiers de construction ou exercent leurs talents comme acupuncteurs : le millier de Nord-Coréens présents en Mongolie, l’une des rares démocraties du globe à les accueillir, sont désormais sommés de faire leurs bagages.

Courant novembre, il étaient près de 1.200 travailleurs nord-coréens établis dans ce vaste pays, main d’oeuvre souvent surexploitée et vivant dans des conditions difficiles.

Mais, en application des sanctions internationales contre le régime de Kim Jong-Un, Oulan-Bator leur a donné un ultimatum : ils devront partir d’ici fin 2017, car leurs autorisations de travail d’un an ne seront pas renouvelées.

"Quand leurs contrats arriveront à expiration, les entités privées ne pourront pas en proposer de nouveaux, en raison de la résolution de l’ONU", assure à l’AFP Shijeekhuugiin Odonbaatar, haut responsable du ministère mongol des Affaires étrangères.

L’ONU estime que 100.000 Nord-Coréens travaillent à l’étranger — une source de devises précieuse pour leur pays, auquel ils envoient chaque année quelque 500 millions de dollars.

Après un nouvel essai nucléaire de Pyongyang en septembre, le Conseil de sécurité a adopté une résolution ordonnant aux nations concernées de cesser d’accorder des permis de travail aux ressortissants du pays ermite.

 Vie en sous-sol -

La plupart des expatriés nord-coréens travaillent en Chine et en Russie, mais certains s’aventurent jusqu’en Afrique et au Moyen-Orient. Avec la Pologne, la Mongolie est l’un des rares pays démocratiques à leur ouvrir ses portes.

Leurs conditions de vie à l’étranger ne sont guère enviable : ils enchaînent 12 à 16 heures de travail quotidien pour deux jours de repos par mois, et Pyongyang confisque entre 70 et 90% de leur salaire (entre 300 et 1.000 dollars/mois), selon le département d’Etat américain.

En Mongolie, les entreprises de BTP sont réputées recruter des Nord-Coréens pour leur capacité à endurer un travail long et difficile sans se plaindre.

La plupart dorment sur les chantiers, sans être autorisés à se promener seuls en ville.

Alors que les températures hivernales à Oulan-Bator descendent à -40 degrés, "beaucoup vivent sans chauffage au sous-sol des bâtiments qu’ils construisent", explique à l’AFP un militant sud-coréen chrétien. (...)

En bordure d’un chantier employant des Nord-Coréens, des journalistes de l’AFP ont été pris à partie par des ouvriers refusant de répondre à leurs questions.

Les conditions de sécurité sont également controversées : en septembre, un travailleur nord-coréen de 27 ans s’est tué en tombant d’une tour en construction à Oulan-Bator.

 ’De tout coeur’ -

Dans le textile, une centaine de Nord-Coréens ont quitté les ateliers de Gobi Cashmere, premier fabricant de cachemire du pays, après l’expiration de leurs contrats en août. (...)

Plus atypique : des Nord-Coréens exercent comme acupuncteurs et chiropracteurs, techniques coréennes traditionnelles très prisées au pays des steppes.

Les cliniques, qui leur fournissent nourriture et logement, paient les salaires directement à l’ambassade de Corée du Nord, a appris l’AFP. L’ambassade a refusé de s’exprimer. (...)