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St-Sylvestre : le père Manuel est une ordure ?
RESF Réseau Education sans frontières
Article mis en ligne le 3 janvier 2013

(...) L’histoire aurait dû se poursuivre dans cette veine : celle d’un mineur isolé, ballotté par la vie mais récupéré par les institutions dont c’est la (noble !) mission et bâtissant son avenir dans le pays qui devenait le sien.

La machine à fabriquer légalement des sans papiers

C’était sans compter sans les effets dévastateurs de la politique du chiffre des ministres de la Rafle et du drapeau. En 2007, à sa majorité, aidé par ses éducateurs, Ahmed demande un titre de séjour. Pris en charge par l’ASE avant ses 16 ans, il y a normalement droit. Mais la préfecture de Chartres, comme les autres, a pour consigne de restreindre le nombre de titres de séjours délivrés : elle fait traîner les choses, presque un an, comme le signale le rapport de l’ASE. Puis, finalement lui octroie un titre « Etudiant ». Etudiant en CAP plomberie… une curiosité qui permet tout à la fois de ne pas délivrer de titre de séjour Vie privée et familiale (qui autorise à travailler et à vivre normalement) et, à terme de fabriquer des sans papiers, ce qui va arriver à Ahmed.

La machine à fabriquer légalement des sans papiers

C’était sans compter sans les effets dévastateurs de la politique du chiffre des ministres de la Rafle et du drapeau. En 2007, à sa majorité, aidé par ses éducateurs, Ahmed demande un titre de séjour. Pris en charge par l’ASE avant ses 16 ans, il y a normalement droit. Mais la préfecture de Chartres, comme les autres, a pour consigne de restreindre le nombre de titres de séjours délivrés : elle fait traîner les choses, presque un an, comme le signale le rapport de l’ASE. Puis, finalement lui octroie un titre « Etudiant ». Etudiant en CAP plomberie… une curiosité qui permet tout à la fois de ne pas délivrer de titre de séjour Vie privée et familiale (qui autorise à travailler et à vivre normalement) et, à terme de fabriquer des sans papiers, ce qui va arriver à Ahmed. (...)

Autant l’administration avait été lente pour donner à Ahmed l’autorisation de travailler, autant elle fait diligence pour lui délivrer un ordre d’expulsion (OQTF, Obligation de quitter le territoire français). Il peut dès lors être arrêté et expulsé à tout moment. En janvier 2012, il connaît une première période de rétention. Il est libéré par le Juge des libertés et de la détention. Il avait d’ailleurs récemment pris un rendez-vous avec la Cimade pour être conseillé et demander sa régularisation. Il n’a pas pu se rendre à ce rendez-vous : il était en rétention. (...)

Jeté à terre, il est ligoté de la tête aux pieds et bâillonné puis monté dans l’avion comme un paquet et attaché à son siège. Impossible de se débattre ni de crier. Une fois l’avion parti il est autorisé à passer un coup de téléphone désespéré, prenant acte de l’impossibilité de résister et exprimant l’humiliation d’être ainsi chassé et calomnié.

A son arrivée à Karachi, il a pu en passer un second coup de téléphone (écouter à http://www.educationsansfrontieres.org/article45554.html%20 ).

Il est aujourd’hui retenu par la police pakistanaise qui, racket ou disposition « légale », menace de l’emprisonner tant qu’il n’aura pas versé 1500 €.

Une souscription est ouverte pour lui envoyer cette somme au plus vite et, du même coup, dire la honte qu’inspirent de tels faits. (...)