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Libération
Suppression de la redevance télé : la honte de la République
/par Julia Cagé, Professeure d’Economie à Sciences-Po Paris
Article mis en ligne le 10 mars 2022

Julia Cagé, économiste spécialiste des médias, estime que la fin de l’impôt sur l’audiovisuel public, évoquée par le président-candidat Macron, fait peser la menace d’assujettissement des groupes France Télévisions et Radio France au pouvoir politique.

La honte de la République, quand on est président, c’est de s’attaquer au contre-pouvoir essentiel qui garantit le bon fonctionnement des trois autres : les médias.

C’est pourtant ce que vient de faire Emmanuel Macron candidat, qui a choisi comme première mesure de campagne l’annonce de la suppression de la « contribution à l’audiovisuel public » (CAP), mieux connue sous le nom de « redevance ». Reprenant ainsi à son compte la rhétorique de l’extrême droite, Eric Zemmour et Marine Le Pen en tête.

La honte de la République, quand on est président, c’est de faire preuve de démagogie et de calculs électoraux de basse-cour ; car oui, la redevance est impopulaire, et elle l’est d’autant plus en ces temps d’inflation galopante et d’inquiétude sur le pouvoir d’achat. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas nécessaire.

D’un montant annuel de 138 euros par foyer, elle permet de financer le service public de l’information, c’est-à-dire France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Pour chacune de ces organisations, la CAP est une source de financement indispensable (...)