La population française pourra reprocher à son gouvernement de ne pas avoir été toujours très clair dans sa gestion de la crise sanitaire et sa communication sur les meilleurs moyens d’y faire face, elle ne pourra pas lui faire la même critique quant à sa gestion de la crise économique qui en a découlé.
Il est vrai que la difficulté n’était pas la même : face à la pandémie, il a fallu naviguer à vue et résoudre des équations à multiples inconnues –dans de telles circonstances, ce qui est inexcusable, ce n’est pas de faire des erreurs mais de ne pas les reconnaître, sur la question des masques comme sur celle des tests.
Face à la chute de l’activité économique, on est en terrain connu : c’est la première fois que l’on se retrouve avec plus de la moitié de l’humanité en situation de confinement, l’ampleur de la crise est exceptionnelle, mais on sait quelles sont les réactions en chaîne qui peuvent se déclencher en de telles circonstances et quelles sont les mesures à prendre pour limiter les dégâts et préparer le rebond.
Au cours des dernières décennies, les gouvernements et les banques centrales ont déjà eu l’occasion de voir quelles sont les politiques qui fonctionnent et celles qui ne sont pas efficaces, et de mettre en place un certain nombre de dispositifs prêts à être actionnés. (...)
Face à la chute de l’activité économique, on est en terrain connu : c’est la première fois que l’on se retrouve avec plus de la moitié de l’humanité en situation de confinement, l’ampleur de la crise est exceptionnelle, mais on sait quelles sont les réactions en chaîne qui peuvent se déclencher en de telles circonstances et quelles sont les mesures à prendre pour limiter les dégâts et préparer le rebond.
Au cours des dernières décennies, les gouvernements et les banques centrales ont déjà eu l’occasion de voir quelles sont les politiques qui fonctionnent et celles qui ne sont pas efficaces, et de mettre en place un certain nombre de dispositifs prêts à être actionnés. (...)
Beaucoup de nos concitoyen·nes semblent penser que les choses s’amélioreront dès que nous serons sorti·es du confinement.
Il est vrai qu’un certain nombre d’activités, notamment dans le commerce, vont reprendre et que davantage de personnes iront au travail. Seulement, cela ne suffira pas à rattraper la production perdue et, de toute façon, tout ne repartira pas. (...)
En matière de statistiques, il ne fait aucun doute que le plus difficile est à venir. Avant même le confinement, l’activité avait certes commencé à décliner du fait des problèmes rencontrés par nos partenaires commerciaux affectés avant nous par le Covid-19 (notamment la Chine et l’Italie) et certains secteurs (transport aérien, tourisme) étaient déjà en phase de ralentissement prononcé.
Mais au premier trimestre, la quarantaine n’a duré que deux semaines. Les comptes du deuxième trimestre vont subir, eux, le poids de plus de cinq semaines de confinement. Cela va peser lourd, quelle que soit la façon dont l’économie repartira après le 11 mai. Et il en sera de même en matière d’emploi.
L’économiste Philippe Chalmin, président et fondateur de Cyclope, annonce un deuxième trimestre « catastrophique », avec un recul du PIB d’au moins 15%. De fait, un chiffre de cet ordre de grandeur ne serait pas surprenant. (...)
Reprise chaotique et inégale
Il ne faut en somme pas s’attendre ici à un rebond vigoureux après le 11 mai : la reprise sera lente, chaotique et surtout très inégale. La mise en place de nouvelles procédures permettant de respecter les règles sanitaires sur les lieux de travail va nécessairement freiner la production.
Dans un contexte international toujours très incertain, l’investissement des entreprises, après avoir lourdement chuté au premier trimestre, ne va pas repartir tout de suite.
Quant à la consommation des ménages, elle va profiter de la réouverture des commerces, mais il ne faut pas se faire d’illusions : les milliards d’euros restés sur les comptes en banque ou placés sur des produits d’épargne ne vont pas se remettre à circuler du jour au lendemain. La peur du virus va continuer à limiter les déplacements et les achats, et l’inquiétude sur l’avenir va fortement inciter à conserver une épargne de précaution.
Très peu d’activités en réalité s’en sortiront sans dommage.
(...)
s’il se confirme qu’en Europe, l’Allemagne résiste mieux que les autres grands pays de la zone euro, la pandémie de Covid-19 aura eu un effet secondaire frappant : dans le monde d’après, les puissants d’hier seront encore plus puissants.