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Le Monde
Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult
Article mis en ligne le 5 septembre 2021

Harcèlement en ligne, insultes, menaces… Si la controverse publique sur l’hydroxychloroquine est lointaine, la bataille entre les soutiens du professeur Raoult et ses contradicteurs n’a pas cessé. Avec le concours du bras droit du médecin marseillais.

« Mon angoisse, c’est que l’un de nous finisse par se suicider, ou que quelqu’un pète les plombs et qu’un de nos collègues le paie de sa vie. » Comme Samuel, un ingénieur de recherche qui a fait les frais de ses positions critiques à l’encontre des études de Didier Raoult, de nombreux scientifiques s’alarment de la violente et interminable guerre qui se joue sur les réseaux sociaux entre les soutiens et les détracteurs du professeur marseillais.

Si le professeur Raoult a toujours pris soin de se tenir à l’écart de ces échauffourées, l’enquête du Monde montre que des personnes liées à son établissement, l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, à Marseille, y jouent les premiers rôles et s’illustrent par des méthodes très contestables. (...)

Sur le ring de Twitter, les insultes fusent

L’IHU, qui n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde, paraît nourrir le culte du chef autant que de la solidarité militaire, à l’image de la devise chouanne peinte sur le bâtiment : « Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi ! »

En tout cas, sur Twitter, l’IHU avance, et sa soldatesque suit. (...)

Ce sont parfois des comptes automatisés qui portent les coups. Le 24 mars 2020, l’experte en fraude scientifique Elisabeth Bik a reçu plusieurs messages de dénigrement, postés la même minute, et similaires à la virgule près, après avoir émis des critiques sur les études du professeur. « Un système de trolls automatisés pour des scientifiques, c’est inédit », analyse Wladimir Lapostolle, gérant d’une agence Web qui a mis au jour, à l’été 2020, un réseau de bots pro-Raoult. D’autres ont vu leur nom ou leur adresse postale divulgués, parfois associée à des menaces explicites. (...)