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chroniques du yeti
Syrie : les États-Unis jouent (dangereusement) le Front al-Nosra contre l’EI et Assad
Article mis en ligne le 17 juin 2015

Rien de tel qu’un grand reporter enraciné sur place pour se faire une idée de ce qui se passe au Moyen-Orient. Robert Fisk, indéboulonnable envoyé spécial de The Independent, est de ceux-là. Et ce qu’il dit de la situation là-bas, c’est le moins qu’on puisse dire, ne caresse pas dans le sens du poil médiatique occidental.

En Irak, les États-Unis sont dangereusement en train de jouer la carte des islamistes “modérés” (guillemets ironiques de Fisk) du Front al-Nosra contre l’État islamique (EI), et à tout hasard contre le régime d’Assad et son allié iranien qu’il est bien sûr urgent de mettre hors d’état de nuire, quitte à y brûler encore plus leurs ailes déjà bien roussies.

« Coupeurs de gorges » contre « dingues »

Rappelons pour les profanes que le Front al-Nosra, dit aussi Jabhat al-Nosra, est une organisation salafiste djihadiste, rallié à Al-Qaïda en 2013. La force de ces « coupeurs de gorges » (Fisk) est d’avoir enrhumé l’Occident en se posant en seuls rivaux des « dingues » du camp d’en face (ou d’à côté), et même en défenseurs des minorités chrétiennes et alawites, avec la bénédiction hautement crédible du Qatar qui prétend en avoir éradiqué les éléments les plus extrémistes, mais aussi de l’Arabie saoudite et de la Turquie.

Il n’en fallait pas plus, écrit Robert Fisk, pour que l’oncle Sam tombe dans ce nouveau panneau, tant il est obnubilé par le péril chiite iranien, encore capable, malgré l’embargo qui le frappe, de déverser des milliards de dollars d’aide au régime d’Assad et de continuer à financer un couteux programme de recherche nucléaire. (...)