
Tous les jours, les medias nous diffusent des images d’un camp de Yarmouk décimé par la famine. Il s’agit d’un camp palestinien de réfugiés à Damas. Nous avons contacté Mohammad Jalbout, un Syrien palestinien actif à Damas par le biais de la fondation NOUR, qui essaie d’apporter une aide humanitaire à Yarmouk et qui est en contact quotidiennement avec le camp.
Qui est responsable de ce terrible drame ?
Mohammad Jalbout : « La responsabilité est partagée. Il est vrai que l’armée syrienne encercle Yarmouk mais il ne faut pas sous-estimer le rôle des rebelles armées dans et aux alentours du camp ».
« Plusieurs fois, il a été tenté de parvenir à un accord avec les troupes armées retranchées dans le camp. L’initiative est venue de plusieurs mouvements palestiniens représentés dans le camp. Les autorités palestiniennes ont essayé de jouer un rôle médiateur. »
« Un accord écrit a été conclu par lequel les rebelles promettaient soit de quitter le camp, soit de laisser partir les habitants. Cependant, les rebelles n’ont pas respecté leur engagement. »
Pourquoi ne l’ont-ils pas respecté ?
« C’est tout à leur avantage d’empêcher ce genre d’initiatives car ils retirent des avantages politico-économiques de cette crise humanitaire ; des avantages économiques car ils peuvent établir des prix abusifs pour les biens alimentaires qu’ils vendent à la population du camp. (...)
la situation à Yarmouk est terrible. Mais qu’en est-il des plus de 20 millions de Syriens, tous victimes des sanctions occidentales, d’une forme de blocus économique ? Ces sanctions ont été prises par l’Union européenne et d’autres puissances occidentales à l’encontre de toute la population syrienne car ces pays ne soutiennent pas le gouvernement syrien. Ils ont rendu l’accès à l’alimentation et aux médicaments de plus en plus compliqué et sont responsables de l’immense souffrance humaine en Syrie. »