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le monde diplomatique
Syriens et Libanais à l’école de la non-violence
Article mis en ligne le 12 octobre 2014
dernière modification le 4 octobre 2014

Libanais et Syriens, ils proviennent de cultures et de milieux sociaux différents, mais ont partagé une expérience forte : découvrir que les préjugés ne sont pas insurmontables. Avec cent autres jeunes de leurs deux pays, Houda, Talal, Jana, Firas, Toufik et Hiba (1) ont vécu six jours dans le camp d’été Better Together, financé à 100 % par la délégation de l’Union européenne au Liban

Au milieu des montagnes de Jezzine, dans un petit coin de nature où seuls le vent et la cloche du berger troublent le silence, ils ont participé à des ateliers de dessin, de musique, de vidéo et de théâtre conçus pour les aider à gérer les conflits de manière non violente. Et étaient invités à s’interroger : quelle image ai-je des autres ? Quelle est celle que je renvoie de moi-même ? Surtout, de quoi ai-je envie de parler ?

Identifier les points communs entre deux communautés qui pensent que tout les oppose, tel est le credo de Search for Common Ground (SFCG), une organisation spécialisée dans la résolution des conflits par la médiation, présente dans une trentaine de pays. (...)

Dans cette « troisième dimension », les jeunes sont plongés dans une atmosphère où ils construisent une histoire commune. « A la fin du camp, les participants étaient très soudés ; ils connaissaient les habitudes des uns et des autres, leurs goûts, etc. » Après cet exercice, le Syrien Firas a raconté à sa camarade libanaise Jana qu’il avait été victime d’une prise d’otages avant de quitter son pays. Au fur et à mesure du récit, celle-ci a réalisé qu’elle ressentait ce qu’il avait vécu comme si elle s’y trouvait. La jeune femme confie avoir été marquée par cet épisode (...)

Le camp d’été de Better Together signe le début d’un projet de long terme. Les participants continueront à suivre les ateliers artistiques deux fois par mois et présenteront leurs créations dans le cadre de minifestivals mêlant leurs pièces de théâtre, des expositions de leurs dessins, des concerts et des projections de leurs films. En espérant que cela changera l’opinion des sceptiques sur deux points : d’abord, voir des jeunes Syriens et Libanais sur scène pourrait leur prouver qu’il est possible et fructueux de s’unir ; ensuite, les œuvres réalisées par les Syriens montreront une autre image que la violence et la pauvreté. Toufik rêve de devenir acteur. Il est déjà monté sur les planches du théâtre Babel, à Hamra. « Tout le monde est venu me voir à la fin de la pièce pour me féliciter. Syriens, Libanais, professionnels et gens du public m’ont serré dans leurs bras. C’est cette image-là que l’on doit donner de nous ! »

Une influence sur les parents (...)