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TOI ! PAS TOI ! LA CELLULE D’ACCUEIL MNA 92
Article mis en ligne le 5 novembre 2018

Dans le 92, l’accueil —si l’on peut dire— des MIE se fait maintenant en un seul lieu, à Nanterre. Dans des conditions indignes. Ils sont chaque jour 20, 30 ou plus à attendre après avoir dormi dehors, peu vêtus, sans avoir mangé. Ils seront 2 ou 3, —4 les bons jours !— à être admis pour un entretien. Les autres ? Revenez demain et après-demain et la semaine prochaine et le mois prochain !

L’attente est longue, à deux reprises, les vigiles sortent pour faire dégager les marches d’accès à l’entrée, l’un d’eux s’en prend à un jeune appuyé sur « sa » voiture de l’autre côté de la rue. 9 heures, ouverture du service, l’ASE 92 « accueille ».

Un responsable vient s’adresser aux jeunes, il précise d’emblée que seuls deux ou trois seront acceptés. Les jeunes sont tendus, leurs visages anxieux. Le responsable les balaie du regard, puis il pointe du doigt l’un d’eux. Toi. Et d’un. Un deuxième. L’attente est lourde. Doigt en direction d’un jeune, non pas toi, un autre, et finalement toi aussi. Les quatre désignés pénètrent dans le service. Et les autres ? Revenez demain. C’est fini.(...)

Les jeunes se dispersent, certains tenteront leur chance à 13h30, d’autres le lendemain. Ils sont transis, en vêtements légers, certains en tongs, ils racontent en vrac le passage des frontières, Vintimille, l’Espagne, leurs nuits dans les gares, les abris de fortune, ils ont peur et faim.(...)

836 MNA mineurs et jeunes majeurs isolés étrangers (sur une population totale d’1,6 M d’habitants) y sont pris en charge, ce qui représente pour Patrick Devedjian, Président du CD, « une explosion des flux migratoires ». Des jeunes trop souvent laissés à l’hôtel des mois durant, un sur 5 n’est pas scolarisé, en grande solitude et détresse morale, n’ayant de contact avec leur référent qu’une fois par mois, certains référents ASE se retrouvant avec 50 à 60 jeunes à suivre.