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Tartufferies médiatiques sur l’écologie
Article mis en ligne le 12 novembre 2015

En une dizaine d’années, les questions environnementales ont acquis une telle place dans l’agenda politico-médiatique, qu’elles occupent désormais des rubriques à part entière dans nombre de grands médias, y compris parmi ceux qui sont les plus prisés par les milieux d’affaires.

Ce qui n’est guère surprenant tant la présentation des enjeux écologiques y est inoffensive, superficielle, dépolitisée, et finalement compatible avec les intérêts des grandes industries, même les plus polluantes – surtout si elles peuvent témoigner d’un « engagement pour la planète ». Petite ballade pas vraiment bucolique, notamment dans les rubriques « Planète » du site internet de BFM-TV, et les pages « Sciences & Environnement » du site du Figaro, qui sont parmi les plus fournies et représentatives de l’offre médiatique sur le sujet. (...)

le pluralisme est en berne : les points de vue des acteurs les plus engagés pour la cause écologique sont systématiquement tenus à distance. Rien d’étonnant à cela puisque, comme nous l’avions montré montré dans « Les journalistes, l’écologie et le capitalisme », les questions environnementales sont appréhendées dans les médias dominants de telle sorte que la question de la compatibilité des logiques capitalistes avec la protection des écosystèmes reste hors-cadre. (...)

Dès lors, les causes des atteintes à l’environnement sont largement éludées pour mieux déplorer leurs conséquences. Et dans les pires des cas, dont BFM-TV et Le Figaro nous offrent l’exemple, les « informations » proposées ne représentent bien souvent qu’une manière déguisée de se pâmer, indifféremment, devant les merveilles de la nature, les derniers produits de grande consommation ou les dernières innovations de l’industrie des transports et de l’énergie, pour peu qu’ils soient estampillés « verts ». (...)

« Adoptez le look qui fait du bien à la planète » (...)

Ce « capitalisme vert » est célébré chaque semaine, sur un mode beaucoup plus « sérieux », par l’émission « Green Business » sur BFM-TV. Pompeusement présentée dans son générique comme « le magazine des hommes et des entreprises qui prennent soin de la planète » (...)

Dans cette perspective strictement marchande, la pollution de l’air des espaces intérieurs n’est pas forcément une mauvaise chose : quand elle devient un problème de santé publique, sa détection et son analyse peuvent devenir un marché très juteux (...)

Plus inconséquent encore, la publication, le 6 novembre, du « triste palmarès  » des « 10 sites les plus pollués du monde », avec, diaporama à l’appui, recension des atteintes à l’environnement, du nombre de personnes affectées, mais un silence total sur les responsables de ces catastrophes…

—  Et si le rédacteur de cet article indique que Fukushima rejoindra probablement la liste dans les années à venir, c’est qu’il n’avait sans doute pas lu les excellentes nouvelles parues le 2 septembre dans la même rubrique, et qui s’extasiaient devant l’audace des quelques Japonais heureux de « surfer à l’ombre de la centrale de Fukushima » ! (...)