
La ministre de la Justice Christiane Taubira a annoncé samedi lors de l’université d’été du PS la création d’une « peine de probation », hors prison dans le cadre de la prochaine réforme pénale dont « les derniers arbitrages seront rendus le 30 août ».
« Nous créons une peine de probation, qui est une peine en milieu ouvert, restrictive de liberté que nous appelons la contrainte pénale », a déclaré la ministre, précisant que cette peine ne concernerait que les délits punis de 5 ans de prison ou moins et que les juges pourraient « bien entendu » prononcer à la place des peines de prison.
Jugeant que « la prison ne peut remplir son rôle » actuellement et que « les sorties sans encadrement sont des facteurs aggravants pour la récidive et donc un danger pour la société », la ministre a souligné son intention de « réduire de façon drastique les sorties sèches », c’est-à-dire « sans contrôle et sans contrainte alors que nous savons qu’il faut un retour progressif à la liberté ».
« C’est pour ça que nous avons mis en place un dispositif libération sous contrôle et sous contrainte, qui n’est absolument pas automatique, mais qui rend obligatoire l’examen aux deux-tiers de l’exécution de la peine du dossier du détenu », a-t-elle poursuivi. (...)
Cette mesure « peut être une libération conditionnelle, un placement sous bracelet électronique, un placement extérieur » ou une autre des dispositions existantes.
« Les récidivistes, plus encore que les autres, doivent sortir progressivement avec un contrôle et des contraintes », a souligné la ministre, (...)
Soulignant que les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation seraient « les piliers de cette réforme pénale », Mme Taubira a rappelé son engagement à en embaucher quelque 300, un chiffre que les syndicats jugent toutefois insuffisant.
La ministre a, par ailleurs, annoncé qu’elle allait « installer le mois prochain l’observatoire de la récidive », afin de disposer des « outils fins » pour mesurer le phénomène. (...)