
Aucun pays au monde n’y a pensé. Mais la presse française, si. Les quotidiens nationaux, unis dans un même élan de solidarité, demandent au gouvernement d’imposer une taxe sur les clics menant à leurs articles.
Il faut espérer que ça n’est qu’une très mauvaise blague, certes très drôle. Ou la France se rendra profondément ridicule aux yeux du monde entier, avec un raisonnement qui renvoie aux tous débuts de la démocratisation du net, où l’on se demandait s’il fallait interdire les liens vers les pages web (si si, certains y ont pensé).
Nous savions déjà que la presse faisait pression sur le nouveau gouvernement pour bénéficier d’une taxe sur les liens hypertextes, lorsque ces liens agrégés par les moteurs de recherche ou les services de revues de presse conduisent aux articles des journaux. Nous avions été désagréablement surpris d’apprendre qu’Aurélie Filippetti accordait une oreille attentive à cette idée sordide, en estimant qu’il "serait normal que ces moteurs de recherche contribuent à financer la vraie valeur ajoutée produite par les journaux". Comme si l’on taxait la RATP pour financer la valeur ajoutée produite par les lieux touristiques qu’elle dessert. (...)
On croit franchement rêver. Mais la presse traditionnelle semble y croire dur comme fer, et va même "se rendre à Matignon la semaine prochaine" pour demander que le texte soit inscrit à l’agenda parlementaire "avant Noël".
Vivement le réveil.