
Educatrice spécialisée depuis plus de 20 ans j’ai parfois croisé des adolescents dits MIE (Mineurs étrangers isolés) mais n’ai pas eu à me pencher sur le sujet puisque l’accueil et les dossiers semblaient suivre leurs cours sans problèmes particuliers.
Depuis 5 ans, je travaille auprès d’adolescents et j’ai croisé des nationalités bien différentes (Bangladesh, Tadjikistan, Congo, Guinée) avec des remises en questions plus ou moins systématiques de ce qu’ils disent.
Je citerai l’exemple le plus frappant d’un jeune que j’ai accompagné tant de fois dans divers tribunaux que j’ai même du mal à le dénombrer !
Faire le résumé de tout ce qui est choquant serait trop long mais je me contenterai d’aborder le sujet des tests osseux.
Le jeune que j’ai accompagné et suivi durant 2 ans est arrivé avec des papiers déclarant qu’il avait 15 ans. Je ne sais pas et ne saurai surement jamais son âge exact mais ni mes collègues ni moi n’avons jamais eu le sentiment d’être auprès d’un adolescent plus âgé tant dans ses comportements, que ses aspirations, que ses attitudes et que son apparence physique !
Un jour, après son passage à la PAF il a été arrêté et les tests osseux se sont avérés tellement incroyables que je me demande encore s’ils ont un autre sens que prouver à tout prix la majorité pour renvoyer directement le jeune dans son pays. (...)
Je n’avais pas d’a priori défavorables avant d’avoir été confrontée au problème, je suis dorénavant totalement hostile à cette méthode. Elle n’est pas fiable et dans le cas des mineurs isolés toujours à charge...
Heureusement, la justice contrecarre parfois les avis médicaux !!!