
La dépendance du Liban aux produits importés pour se nourrir et cultiver ne permet plus à une part croissante de la population libanaise d’acheter les denrées essentielles pour se nourrir. Serge Harfouche raconte :
« Le prix de certains produits a augmenté de 400 %. C’est extravagant. Il y a une vraie insécurité alimentaire. Les supermarchés sont en train de rationner (…). Tout le monde ne peut pas ou ne peut plus se permettre d’acheter des denrées essentielles, comme le lait, le riz… »
Un système agricole conventionnel dépendant des exportations
Les agriculteurs libanais travaillent, en grande majorité, sur des exploitations de monocultures intensives, extrêmement consommatrices en eau, pesticides, fertilisants, etc.
Ils sont donc très dépendants de l’agro-industrie pour cultiver. (...)
Serge explique : « Nous avons une grosse crise monétaire en ce moment parce que notre économie est liée au dollar. Tout ce que nous utilisons, ou presque, en agriculture spécifiquement, est lié au prix de ce dollar. Du coup si je travaille en agriculture conventionnelle et que je dois importer des semences, des pesticides, de l’engrais, ces prix là ont triplé ou quadruplé. »
Résultat, les agriculteurs ne peuvent plus produire qu’à un coût exorbitant. « Les agriculteurs ne sont plus capables de continuer, de tenir. Ils sont déjà endettés et là ils le sont de plus en plus... »
Au final cela signifie que même la production locale se retrouve très chère à la vente. « Le consommateur lambda qui ne peut pas se permettre de dépenser plus qu’un seuil spécifique risque de se retrouver sans rien. » alerte-t-il.
L’agroécologie, une autre agriculture indispensable (...)
Que ce soit en Afrique, en Amérique Latine, en Asie ou en Europe, la crise alimentaire et écologique mondiale impose l’urgence de faire évoluer rapidement nos systèmes agricole et alimentaire.