Au Pirée, on se retrouve parfois sur la passerelle entre la gare et le port pour discuter. Comme ces retraités et habitués des lieux... prenant ainsi un peu de hauteur... devant les vagues creuses de la campagne électorale. Le sens commun se montre suffisamment dubitatif, la Grèce demeure confuse dans son brouillard, hormis enfin ses températures de saison, car c’est l’été.
La vue est imprenable sur le Pirée et sur les travaux en cours, puisque le grand port se moderniserait avant la (prochaine) deuxième phase de sa privatisation, laquelle ne tardera pas à faire des vagues si elle se réalise. Tout laisse penser que telle est la “logique” qui aspire à dominer au vieux port, voire sur la planète entière. Les collectifs locaux protestent, et le font savoir par voie d’affichage : “Non à la privatisation du port”.
Non loin de là, le parcours piétonnier conduisant jusqu’à l’entrée du port est modifié, suite aux travaux. Les usagers sont informés au moyen d’affichettes installées à l’extrémité de la passerelle. Ainsi, une d’entre elles... a été complétée au stylo-feutre d’une certaine symbolique nazie. Main forcément invisible. Parodies funestes, circonstances exténuantes et temps accoucheurs. Le XXIe siècle aurait déjà largué ses amarres dans un sens. (...)
aturellement, nos touristes ne devraient pas découvrir toutes ces inscriptions, espérons-le en tout cas. Eux, ils rechercheraient l’essentiel, dont le soleil, et cela se devine facilement si l’on examine leur regard qui n’a rien de sombre, contrairement au nôtre. Car chez les Grecs, le trouble semble être de mise comme jamais auparavant.
Ainsi ces élections, sont s’annoncent bien mornes - ou plutôt très incertaines - aux dires de tous ici, d’emblé décapitées de leur sens par les oligarques de Bruxelles, d’Athènes ou des autres quartiers de l’escroquerie. Plus que jamais, l’Union Européenne est considérée (par le plus grand nombre) pour ce qu’elle est réellement : une autocratie au service des castes dominantes et des intérêts... si chers et inlassablement privés. La “démocratie” travestie, sa “culture de guerre” ainsi que ses symboliques n’échappent plus au grand nombre des “citoyens” aplatis. (...)
Fort heureusement et face à la mobilisation, le “gouvernement” renonce jusqu’aux élections, à son projet criminel, s’agissant de la loi bradant le littoral aux mafias, à l’initiative du banquier et ministre des Finances Stournaras, œuvrant pour le compte des mêmes intérêts que Barroso par exemple.
C’est ainsi que cette semaine, un chômeur âgé de 54 ans a été littéralement éconduit du bloc opératoire de l’hôpital Évangélismos. Son opération à cœur ouvert, pourtant jugée urgente fut interrompu par le comptable de l’établissement... œuvrant pour le compte des mêmes intérêts. Le patient n’étant plus assuré (comme presque le tiers des Grecs en ce moment), il n’était donc pas solvable, (reportage du site koutipandoras.gr au 14 mai). (...)