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Greek crisis
Terrorismes et barbarie
Article mis en ligne le 23 janvier 2014

La vie continue, nous naviguons laissant derrière nos trépassés remémorés. Nous avons enterré Costas, mon cousin après Sakis et après Petros. J’ai remarqué que nous tous, ses proches et surtout ses amis, étions furieux de ne pas l’avoir rencontré la veille, pour peut-être le faire parler davantage, lui donner du courage. Auparavant, cette bande d’amis se réunissait presque tous les jours.

La crise alors nous éloigne, nous sépare, nos sociabilités connaissent aux dires de tous, une chute libre... avant celle des êtres, et littéralement. La dite solidarité prétendument étendue et “généraliste” en ces temps de crise est alors un mythe de plus et finalement de trop. Mais ce pays tourne, et il tourne en rond comme son actualité. (...)

Durant le dernier weekend encore, nos ministères... concernés ont imposé l’ouverture des commerces le dimanche, et cela, au pays à l’économie de guerre... et d’une chute de 25% de son PIB en quatre ans. “Jamais le Dimanche”, interpellent alors certaines affiches récemment apparues sur les murs d’Athènes, inspirées du célèbre film de Mélina Mercouri. (...)

Mon ami T. journaliste, vient d’entamer une procédure devant la Cour justice compétente, visant son journal lequel ne lui a pas versé une seule fraction de salaire depuis cinq mois. Pour ce faire, notre petit monde a cotisé et notamment ses collègues, car toute démarche auprès de la justice grecque est payante, c’est ainsi que le début de la procédure a coûté 250 euros. Même l’avocat a participé, en y ajoutant sa propre contribution. C’est dans ce sens que notre solidarité devient alors précise, ciblée mais tout autant difficile. Au tribunal, il nous a été précisé qu’il s’agissait de la septième plainte depuis la semaine dernière à l’encontre de ce même “grand” quotidien. Mon ami semble soulagé, “je me bats comme je peux jusqu’au bout, non, je ne me suiciderai pas, quoi qu’il arrive”. (...)

Je remarque aussi que ce dernier temps, les Grecs, pourtant si loquaces en public par le passé, ne s’expriment plus aussi facilement qu’avant. Comme du temps des Colonels. (...)

Mardi 21 janvier, un reportage radiophonique sur REAL-FM a confirmé ce que l’on savait déjà. De nombreux nourrissons sont abandonnés dans les hôpitaux athéniens car leurs parents ne peuvent plus faire face... à la vie. (...)

l’euro a déjà perdu la bataille des symboles et des mentalités, c’est du “papier haï et on se mouchera le nez avec dans pas longtemps” entend-on dire et de plus en plus souvent chez nous (...)