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Thomas Legrand, sélectionneur de l’équipe des candidats à la Présidentielle
Article mis en ligne le 10 mars 2017

Thomas Legrand n’est pas seulement journaliste politique : il est aussi « l’éditorialiste politique qui s’invite chaque matin à la table du petit déjeuner [1] ». Il est exactement l’unique titulaire de la chaire d’éditorialisme politique dans la « matinale » de France Inter qui lui confie – c’est son titre – « L’édito politique ». Seulement voilà, à la différence des médias d’opinion, comme le sont Libération ou Le Figaro, France Inter n’est pas ou ne devrait pas être un média de parti pris et Thomas Legrand ne devrait pas rivaliser avec Laurent Joffrin. Le pluralisme éditorial devrait être la règle, et pas seulement en économie – n’est-ce pas Dominique Seux [2] ? –, domaine où ce pluralisme est quotidiennement bafoué.

(...) Le constat est sans appel : « Hamon trop à gauche, Fillon trop à droite, offrent plus qu’un boulevard, une piste de décollage pour gros porteurs ». Décidément fier de son art de la métaphore, Thomas Legrand nous l’assure : l’engouement pour Emmanuel Macron [9] « n’est à l’évidence pas une bulle médiatique » [10]. Et de juge-arbitre, Thomas Legrand troque alors sa chaise pour le fauteuil plus confortable d’un aiguilleur du ciel politique : « Mais pour bien décoller, ce gros porteur Macron doit équilibrer sa charge entre ses ailes droite et gauche, organiser un peu mieux sa cargaison entre produits périmés ou trop frais ». Qualifier ainsi, sans oser le nommer, Alain Minc de « produit périmé », même Acrimed n’aurait pas osé ! (...)

Misère du journalisme politique. Qu’avons-nous appris ? Rien ou presque, hormis les partis pris d’un journaliste politique. Entre métaphores douteuses, mépris à l’égard des petits candidats et macronite aiguë, Thomas Legrand a quitté la chaise de l’arbitre pour participer à la course, et frise le faux-départ. Est-ce dû à un entraînement intensif aux côtés de ses confrères éditorialistes avec qui il semble partager les mêmes constats, dopés à la sondomanie ? Nous nous garderons bien de trancher. En tout cas, en amateurs avertis de ce genre de sport, nous ne pouvons que constater qu’il vient de prendre une longueur d’avance dans le piétinement effréné du pluralisme sur une antenne qui devrait le protéger...