Deux réalisateurs se rejoignent dans l’actualité cinématographique : le Mauritanien reconnu Abderrahmane Sissako et le rappeur Abd Al Malik, qui réalise son premier film. Deux odes à la paix.

Timbuktu est le cinquième film d’Abderrahmane Sissako, grand cinéaste mauritanien, un des rares Africains à bénéficier régulièrement des honneurs de grands festivals internationaux, dont celui de Cannes tout récemment.

Timbuktu dénonce la prise en otage de toute une population par des extrémistes islamistes en 2012 au Mali : alcool, cigarette et musique sont interdits, les femmes sont obligées de se voiler de noir et de porter des gants, la justice est expéditive et inhumaine, les viols monnaie courante. La douceur d’une famille de Touaregs, héros malheureux de ce beau film, contraste avec la violence des religieux armés, jamais montrée frontalement, toujours dénoncée. Toute la force de ce film est portée par la beauté des images du désert et de ses habitants, par la poésie et même l’humour : un match de foot restera dans les mémoires. Une grande leçon d’humanité.

Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, avec Ibrahim Ahmed et Toulou Kiki, produit par Les Films du Worso et Dune, distribué par le Pacte, en compétition au festival de Cannes 2014, en salles le 10 décembre 2014.
Qu’Allah bénisse la France d’Abd Al Malik avec Marc Zinga et Sabrina Ouazani, produit par Les Films du Kiosque, distribué par Ad Vitam, en salles le 10 décembre 2014. (...)