
On aurait pu penser que les attentats, la montée du FN et la désaffection pour des politiques interchangeables, les serments de la COP21...provoqueraient un sursaut et le réveil des élites. Au lieu de cela, celles-ci se perdent en arguties pathétiques sur la déchéance de nationalité et, chaque jour s’enferrent à imposer une recette qui ne fonctionne pas : le néolibéralisme. Qu’attendons-nous, nous les maillons d’une société civile si inventive, pour prendre la main ?
(...) Le pire, dans cette affaire, c’est que cette élite politique, économique et même parfois médiatique, entend imposer sa leçon de néolibéralisme à toutes et tous, et frapper du sceau de l’évidence la nécessité d’être réduits à une variable d’ajustement dans un tableur Excel, d’être et rester flexibles, taillables et corvéables à merci, tandis qu’elle, cumule les mandats, prolonge l’âge de départ de ses capitaines d’industrie, leur prévoit des primes de bienvenue et des retraites chapeau. Bref, cette élite prend bien soin elle-même de s’extraire des mailles du filet dans lequel elle entend attraper nos vies.
La défaite de l’intelligence
Cet assujettissement aveugle "des autres" à l’économie, alors même que les ressources naturelles nous imposeront très bientôt leurs limites physiques, constitue à n’en pas douter la plus grande erreur de notre civilisation moderne. (...)
Le seul projet des élites elles-mêmes inféodées au diktat néolibéral d’autres élites - celles de Bercy - consiste à "gérer", pas à inventer. "Gérer" : ce terme si moche est à ce point au coeur des "éléments de langage" de l’élite qu’il infuse dans toute la société et que, désormais, les parents eux-mêmes "gèrent" leurs enfants. Joli programme.
Les idées foisonnent... dans la société civile
Les élites quant à elles ne se font pas de souci pour leurs enfants quand, même en travaillant prétendument au service de l’Etat, elles se maintiennent si longtemps qu’elles finissent par accumuler de quoi mettre leur descendance à l’abri pour une ou deux générations.
Vous, présidents, présidentes, dirigeants, dirigeantes, vous avez perdu toute éthique. Ne parlons même pas du sens des réalités, lorsque de celles-ci vous ne savez plus rien.
Mais la société civile est là, dont le coeur palpite, dont l’intelligence collective est palpable, foisonnante, étonnante, maladroite parfois, mais tellement innovante, elle. De la permaculture aux énergies renouvelables, de la finance alternative à l’entrepreneuriat social, de l’artisanat au numérique, de l’éducation aux nouvelles formes de démocratie active : les idées et, surtout, les expérimentations réussies, ne manquent pas. (...)
je regrette, malheureusement, que notre société civile dont chacun/e d’entre nous forme un maillon irremplaçable, continue de se laisser balloter ainsi. Qu’attendons-nous, concrètement, pour unir nos énergies de transformations au-delà de nos différences inévitables ? Que nous acceptions de nous laisser broyer est une chose, délirante quand on y songe, mais après tout... Mais les prochains sur la liste sont nos enfants, qui croient en nous et qui nous font confiance chaque jour.
Ne décevons pas leur confiance et reprenons nous aussi confiance. Des solutions existent. Terra eco et bien d’autres les dénichent quotidiennement. Le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent l’a magnifiquement montré lui aussi.
Pour ma part, je continue de ne pas consentir à ce naufrage. Mais j’espère, les ami/e/s, que nous serons au moins quelques-uns à nous réunir ensemble pour boire quelques verres à la santé de nos fraternités. Et, surtout, à nous secouer et reprendre la main. Quand est-ce qu’on commence ?