
« On est encore loin du compte. Très loin du compte. » Il y a un an, presque jour pour jour, l’ONG Notre Affaire à tous publiait une première étude sur la vigilance climatique de vingt-cinq grandes entreprises de l’Hexagone. Le constat était alarmant : aucune d’elles n’avait élaboré de stratégie de limitation des conséquences environnementales liées à leurs activités.
Douze mois plus tard, le second rapport intitulé Vigilance climatique de l’association n’est guère plus rassurant. Révélé lundi 8 mars, il témoigne d’une dégradation de la situation et d’une absence de prise de conscience. (...)
Pour retracer correctement ce bilan carbone, Notre Affaire à tous a dû se pencher sur les études d’autres ONG, telles que Oxfam. Incomplètes voire absentes, les seules communications des entreprises ne faisaient mention que d’environ un tiers de leurs émissions de gaz à effet de serre, faussant ainsi leur réelle contribution au changement climatique.
Carrefour, Vinci, Renault ou encore le Crédit agricole… Vingt-cinq entreprises étaient étudiées lors du premier rapport. Avec l’intégration du groupe Bolloré et du groupe Casino, elles sont désormais vingt-sept. Toutes doivent publier annuellement un plan de vigilance, conformément à la loi du 27 mars 2017. À partir de ces documents, Notre Affaire à tous attribue ensuite une note sur 100 à chacune d’elles. Résultat ? La moyenne générale est passée de 38/100, lors de la première étude, à 45,6/100. Une amélioration en trompe-l’œil selon Laure Barbé, coautrice du rapport (...)
plusieurs entreprises ont fait d’importants efforts sur la forme et leur manière de présenter leurs résultats. Cela explique l’augmentation de la moyenne, mais ne veut pas dire qu’elles agissent davantage en faveur du climat. Bien au contraire, sur le fond, il n’y a eu aucun changement, voire une régression. (...)
« plusieurs entreprises ont fait d’importants efforts sur la forme et leur manière de présenter leurs résultats. Cela explique l’augmentation de la moyenne, mais ne veut pas dire qu’elles agissent davantage en faveur du climat. Bien au contraire, sur le fond, il n’y a eu aucun changement, voire une régression. » (...)
Notre Affaire à tous a donc adressé à chacun des vingt-sept dirigeants un courrier d’interpellation, rappelant la nécessité de se conformer à leurs obligations légales.
Si le premier rapport faisait figure de round préventif, l’ONG se dit désormais prête à mener ce combat devant les tribunaux. Des actions contentieuses font déjà l’objet de réflexions et le secteur financier intéresse particulièrement.