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Tunisie : FMI - UE, même combat contre les peuples
Article mis en ligne le 28 juin 2013
dernière modification le 25 juin 2013

Le 7 juin, le FMI a annoncé un plan d’ "aide" à la Tunisie de 1,3 milliard d’euros afin de "soutenir" la transition engagée depuis la chute de Ben Ali en janvier 2011. Ce programme sur deux ans sera remboursable en cinq ans, et un premier prêt de 114 millions d’euros a été immédiatement versé aux autorités tunisiennes. Voilà pour l’appât. Les prochaines tranches sont subordonnées à huit rendez-vous dénommés revues et ne seront versées qu’à condition que Tunis respecte le programme de réformes structurelles élaboré par le FMI.

La lettre d’intention du gouvernement tunisien, dans laquelle sont décrites les politiques que la Tunisie entend mettre en œuvre, permet de se faire une idée assez précise de ces réformes drastiques qui tiennent en trois piliers :

1. réduction de la masse salariale et des subventions aux produits de première nécessité (qui permettaient de rendre les prix abordables pour les ménages les plus modestes) ;

2. mise en place d’un nouveau code d’investissement (qui accordera désormais des exonérations d’impôts sur les bénéfices pendant dix ans aux entreprises actuellement off-shore) ;

3. restructuration du secteur bancaire - entendez privatisation des trois banques publiques, recapitalisées au préalable par l’État.

Rappelons qu’avec environ 10 milliards d’euros de recettes, l’État tunisien doit consacrer 5 milliards aux salaires, 2,8 milliards au système de subventions des produits de première nécessité et de l’énergie et 2,1 milliards au remboursement de sa dette. Il ne vous aura pas échappé que le 3e poste du budget tunisien et le moins légitime, le remboursement de la dette, n’est évidemment pas abordé.

Qui va pâtir de ces réformes ? Toujours les mêmes. D’abord, les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques, qui représentent au moins le tiers du salariat, seront les premiers touchés par les réductions du déficit budgétaire à cause du gel des embauches et des coupes budgétaires. Ensuite, les consommateurs et les usagers, par le biais de la suppression des subventions de l’État sur des produits de consommation de base et par le biais de la hausse de la TVA.