
Dès sa création en 2006, Twitter propose aux internautes de propager des messages courts à travers le réseau Internet et vers les téléphones mobiles. Très simple et gratuit, ce service touche désormais des centaines de millions d’utilisateurs. Deviendra-t-il bientôt, conformément à l’ambition de ses concepteurs, le « pouls informationnel de la planète » ?
La montée en puissance des réseaux sociaux, comme Myspace — très prisé des musiciens —, Facebook et Twitter, représente une étape supplémentaire dans cet élargissement du cercle des producteurs. Même si le cumul des moyens d’expression reste fréquent, le Web social « permet aux internautes moins dotés en capital culturel de se mettre en scène sous des formes beaucoup plus brèves, légères et faciles que la rédaction d’un blog (3) ». L’engouement ne se dément pas : quoique son succès sur le long terme reste encore incertain, le dernier-né, Google+, lancé fin juin 2011, comptait déjà vingt-cinq millions d’inscrits un mois plus tard. Facebook n’avait atteint ce chiffre qu’après trois ans d’existence, et Twitter, après trente-trois mois (4). Au début du mois d’août, après un nouveau tour de table, Twitter était quant à lui valorisé à 8 milliards de dollars, ce qui amenait certains à crier à la bulle spéculative, tant le modèle économique du site est encore chancelant.
Twitter a poussé à son comble la plasticité et l’appropriation permises par le Web participatif. Semblant avoir toujours navigué à vue, l’entreprise se redéfinit sans cesse et entérine au fur et à mesure les initiatives des internautes. (...)