
Cinq heures de pourparlers à huis clos à Moscou entre les dirigeants de la Russie, de la France et de l’Allemagne ont ravivé l’espoir que le dialogue se poursuive entre Kiev et l’est de l’Ukraine. La réunion a été qualifiée de constructive, mais les détails du plan de paix restent un mystère.
Les journalistes ont eu à peine trente secondes pour prendre des photos des trois dirigeants et aucun d’eux n’a dit un seul mot à la presse pendant la séance de photo.
Les responsables russes, allemands et français ont simplement déclaré que les pourparlers avaient été constructifs. On s’attend à plus de détails dimanche, quand les quatre de Normandie comme on les appelle – la Russie, la France,
l’Allemagne et l’Ukraine – discuteront au téléphone des résultats des pourparlers.
Alors que les participants aux pourparlers semblent enthousiastes, Washington reste sceptique.
« Je ne dirai pas que c’est bon signe qu’ils (les Russes) écoutent, a déclaré la porte-parole du département d’Etat étatsunien, Marie Harf. Ils écoutent. Mais ils ne font rien », a-t-elle ajouté, en soulignant que les propositions formulées par Merkel et Hollande ne venaient pas de Washington.
L’analyste politique, Dan Glazebrook, n’est pas surpris par la réaction des États-Unis :
« Depuis le coup d’état en février dernier (en Ukraine), les États-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas cessé de tourner en dérision et de saboter tous les accords de paix qui sont arrivés sur la table, » a dit Glazebrook à RT.
La visite surprise de Merkel et Hollande à Kiev et à Moscou cette semaine a été analysée comme le signe d’une fracture entre l’Europe et les États-Unis. Le nouveau plan de paix de l’Allemagne et de la France pour l’Ukraine a été annoncé au moment où le secrétaire d’Etat étatsunien, John Kerry, était à Kiev pour parler d’éventuelles livraisons d’armes aux troupes du gouvernement ukrainien.
Dans une interview qu’il a donnée à Reuters pendant la Conférence sur la Sécurité de Munich, le secrétaire britannique à la Défense, Michael Fallon, a déclaré qu’il soutenait pleinement le nouvel effort des dirigeants de l’Allemagne et de la France pour tenter d’enrayer le conflit en Ukraine, et il a ajouté que la fourniture d’armes à Kiev ne ferait que l’aggraver.
Au même moment, le ministre allemand des Affaires Etrangères, Frank-Walter Steinmeier, a souligné que le conflit ukrainien ne pouvait être résolu par les armes et que les dirigeants de la planète ne devraient pas « essayer de régler les problèmes à la pointe du fusil. » (...)