
À l’initiative de la famille de Cédric Chouviat, des centaines de personnes se sont réunies, dimanche, à Paris, là où l’homme a été étranglé par la police le 3 janvier 2020. L’occasion d’exprimer leur rejet de la proposition de loi de « sécurité globale ».
« J’étouffe. » Ces mots, prononcés sept fois par Cédric Chouviat alors que des policiers le maintenaient au sol, ont été repris par ses proches et quelques centaines de personnes venues en soutien, ce dimanche 3 janvier, à Paris. Un an après l’interpellation et la mort du livreur à la suite d’un contrôle routier, les membres de la famille Chouviat réclament toujours justice pour leur père, oncle ou fils. Alors que le projet de loi de « sécurité globale » menace d’empêcher la prise d’images de policiers, les associations de défense des libertés, partis et syndicats se sont joints à la marche, en faisant un rassemblement revendicatif. « Nous demandons la suspension des fonctionnaires de police mis en cause, mais aussi la suspension de la clé d’étranglement pour qu’il n’y ait plus de morts », résume l’avocat Arié Alimi, mobilisé à la fois dans les combats de la famille Chouviat et contre la loi de « sécurité globale ».
Les techniques létales sont toujours employées en France (...)
Mathilde Panot, députée de la France insoumise, résume cette année de surdité du gouvernement quant à la problématique des violences policières : « En un an, les quatre policiers impliqués n’ont même pas été suspendus, et en plus, nous avons cette loi qui menace le droit de filmer les violences policières. »
Icon QuoteSi rien n’avait été filmé, on n’aurait jamais su que Cédric criait “j’étouffe”. On aurait dit que Cédric est mort d’une crise cardiaque. Danié Bah (...)
« Nous sommes là pour rappeler que personne n’est au-dessus des lois ou de la justice, et que la police ne doit pas être à l’abri de ce qu’elle fait », expose simplement le président de la Ligue des droits de l’homme, Malik Salemkour. Pour lui comme pour les autres organisateurs, cette marche blanche est l’occasion de rendre hommage à Cédric Chouviat en réclamant « la justice et l’égalité que nous lui devons ». Des revendications qui prennent leur sens dans un mouvement plus général, dont la prochaine manifestation est prévue le 12 janvier, comme est venu le rappeler Emmanuel Vire, du Syndicat national des journalistes-CGT : « Avec ces rassemblements, ce n’est pas possible que le gouvernement ne nous entende pas. »