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"Un embrasement mondial de la jeunesse"
Michel Fize est sociologue au CNRS, spécialiste de l’adolescence, de la jeunesse et de la famille.
Article mis en ligne le 10 août 2011

"Les cendres qui couvent dans les banlieues depuis 2005 sont toujours chaudes"

Quelle serait la solution ?
La réponse immédiate, que n’apportera évidemment aucun gouvernement, c’est d’ouvrir le dialogue et les négociations. Derrière ces manifestations, il y a aussi une revendication de reconnaissance sous-jacente. Ces jeunes ne veulent pas compter pour du beurre. A plus long terme, il faut aussi mettre le paquet sur l’insertion scolaire et professionnelle des jeunes pour leur donner des raisons, a minima, d’espérer. Ces jeunes ne sont pas sans ambition et sans talent mais ils sont sans soutien. Il faudrait décréter pour la France comme ailleurs la jeunesse comme grande cause nationale parce qu’elle est en perdition, à l’abandon. Il faut l’ériger en cause mondiale et sauver la jeunesse du terrible présent dans laquelle on l’a enfermée

(...) Ces émeutes sont-elles comparables à celles que la France a connues en 2005 ?
Bien sûr, dans la mesure où on a le même profil de population : beaucoup de jeunes de milieux populaires, de couleur pour les uns, d’origines arabes pour les autres. Il s’agit des personnes les plus exclues qui, comme toujours, ont recours aux moyens les plus radicaux, faute d’avoir les moyens intellectuels de pouvoir verbaliser leur souffrance. (...)

Les cendres qui couvent dans les banlieues depuis 2005 sont toujours chaudes. Un incident peut provoquer une explosion. La contagion existe depuis maintenant des mois et des mois, en Tunisie, en Egypte, en Grèce, en Italie. Les jeunes forment une sorte d’avant-garde de l’indignation mondiale. On est face à une "jeunesse-monde", une sorte d’internationalisation de la jeunesse. Les jeunes sont de plus en plus fédérés au-delà des régimes économiques par un même destin qui ne traduit pas seulement la faillite des jeunes non qualifiés mais aussi celle des diplômés.(...) Wikio