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La Croix
Un fichier controversé des mineurs isolés étrangers
Article mis en ligne le 1er février 2019

Un décret créant un fichier d’« appui à l’évaluation de la minorité « des jeunes étrangers sans papiers a été publié. Il va permettre aux départements de ne pas réévaluer un jeune débouté ailleurs. Au risque de ne lui laisser aucun recours.

C’est une nouveauté qui provoque beaucoup de craintes. Prévu par l’article 51 de la loi asile immigration, adoptée le 10 septembre 2018, le tout nouveau fichier répertoriant les « mineurs isolés étrangers », appelés aussi « mineurs non accompagnés », entre en vigueur vendredi 1er février, au lendemain de la publication du décret qui le crée au Journal Officiel. Ce décret « modifie la procédure d’évaluation » par les départements pour « renforcer le concours de l’État » en créant un fichier appelé « appui à l’évaluation de la minorité ».

Ce fichier biométrique compilera l’état civil, la langue parlée, mais aussi « les images numérisées du visage et des empreintes digitales de deux doigts ». Il centralisera surtout les décisions d’évaluation de minorité des départements, permettant aux autorités de savoir si un jeune a été débouté de sa minorité ailleurs. Ce qui le rend légalement expulsable, comme tout clandestin majeur.

Moins de quatre sur dix reconnus mineurs (...)

Concrètement, un département pourra envoyer en préfecture le jeune demandant une évaluation, afin que son identité soit prise et comparée avec les données du fichier. S’il sollicite l’aide de l’État, le département devra en échange lui transmettre le résultat de son évaluation pour mettre à jour le fichier.

Expulsable avant tout recours ?
Dès sa divulgation à l’automne dernier, ce décret a provoqué une levée de boucliers. « L’enregistrement des empreintes digitales et d’une photographie des jeunes se disant mineurs non accompagnés formalise le fait qu’ils sont considérés d’abord comme des étrangers fraudeurs plutôt que comme de potentiels enfants en danger », a ainsi réagi le défenseur des droits en décembre. (...)

Si certains départements comme l’Isère, le Bas-Rhin ou l’Essonne se sont portés volontaires pour expérimenter la mesure avant sa généralisation, courant 2019, d’autres collectivités, comme Paris ou la Seine-Saint-Denis, ont déjà exprimé de fortes réserves. (...)