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Un jardin collectif en danger sur le campus de Grenoble‏
Article mis en ligne le 23 octobre 2013

Nés des mouvements étudiants contre le CPE sur le campus universitaire de Grenoble, Les Jardins d’utopie est un espace collectif, ouvert à tous, de partage de savoir, de discussions..., qui perdure malgré l’acharnement de l’administration du campus à s’en débarrasser. Cet espace de liberté fait tache dans le projet de pôle international universitaire dont rêve l’administration. Elle veut raser les jardins pour un projet "d’esplanade conviviale à dominante verte" et les poursuit en justice.

Sept ans, c’est le temps que Brad Pitt a passé au Tibet, mais c’est aussi l’âge des Jardins d’Utopie. Depuis l’occupation de la galerie des Amphi occasionnée par le mouvement contre le « CPE » en 2006, ce potager grandit, se dédouble en deux parcelles squattées devant la bibliothèque de Lettres et derrière les bâtiments administratifs de la fac de Grenoble.

A l’origine, une idée folle : celle de l’autonomie alimentaire, d’une agriculture vivrière sans pesticides ni engrais chimiques. Épine dans le pied de l’ancien directeur de l’UPMF (Université Pierre Mendès-France), A.Spalanzani, les jardins sont maintes fois menacés de destruction et sauvés par la lutte collective.

En 2008 un campement déterminé protège les cultures. Motif du projet (finalement avorté) de tout ratiboiser : les germes de l’opération Campus. Grenoble, devenue une fac à vocation internationale, ne peut alors plus tolérer le moindre épi de travers pour cause de visites ministérielles probables.

Au fil des ans, les têtes changent, des liens de solidarités se tissent. On y voit fréquemment des étudiant-e-s comme de non-étudiant-e-s semer et récolter des graines d’autogestion. Les débats y sont techniques (que faire avec les limaces...), et souvent politiques (entre la praxis situationniste et une vision plus matérialiste). On y passe du bon temps et l’on s’y retrouve volontiers pour grignoter, voire cuisiner les fruits d’un travail sans salaire, sans ordres et sans bureaucratie. On y trouve parfois des vocations et souvent des camarades. (...)

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Libertés
Un jardin collectif en danger sur le campus de Grenoble‏

Des gens du jardin

mercredi 23 octobre 2013

Nés des mouvements étudiants contre le CPE sur le campus universitaire de Grenoble, Les Jardins d’utopie est un espace collectif, ouvert à tous, de partage de savoir, de discussions..., qui perdure malgré l’acharnement de l’administration du campus à s’en débarrasser. Cet espace de liberté fait tache dans le projet de pôle international universitaire dont rêve l’administration. Elle veut raser les jardins pour un projet "d’esplanade conviviale à dominante verte" et les poursuit en justice.

Sept ans, c’est le temps que Brad Pitt a passé au Tibet, mais c’est aussi l’âge des Jardins d’Utopie. Depuis l’occupation de la galerie des Amphi occasionnée par le mouvement contre le « CPE » en 2006, ce potager grandit, se dédouble en deux parcelles squattées devant la bibliothèque de Lettres et derrière les bâtiments administratifs de la fac de Grenoble.

A l’origine, une idée folle : celle de l’autonomie alimentaire, d’une agriculture vivrière sans pesticides ni engrais chimiques. Épine dans le pied de l’ancien directeur de l’UPMF (Université Pierre Mendès-France), A.Spalanzani, les jardins sont maintes fois menacés de destruction et sauvés par la lutte collective.

En 2008 un campement déterminé protège les cultures. Motif du projet (finalement avorté) de tout ratiboiser : les germes de l’opération Campus. Grenoble, devenue une fac à vocation internationale, ne peut alors plus tolérer le moindre épi de travers pour cause de visites ministérielles probables.

Au fil des ans, les têtes changent, des liens de solidarités se tissent. On y voit fréquemment des étudiant-e-s comme de non-étudiant-e-s semer et récolter des graines d’autogestion. Les débats y sont techniques (que faire avec les limaces...), et souvent politiques (entre la praxis situationniste et une vision plus matérialiste). On y passe du bon temps et l’on s’y retrouve volontier pour grignoter, voire cuisiner les fruits d’un travail sans salaire, sans ordres et sans bureaucratie. On y trouve parfois des vocations et souvent des camarades.
http://www.youtube.com/watch?v=kgkk0N9yUKc#t=37

Pendant ce temps là le projet « officiel » de l’Université s’affine, s’affirme... Faire de grenoble LE campus de l’innovation, multiplier les partenariats privés, dépenser plus de sous que t’en trouveras jamais sur les comptes de Cahuzac pour faire GIANT, un second campus scientifique proche de minatec et du synchrotron. Le tout dans une ambiance de contrôle (caméras, puces RFID, vigiles... ) et d’expérimentation nazillo-commerciale (cartes monéo fondues dans la carte étudiant...).

L’opération Campus finit par regrouper les facs sous le nom de PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) qui s’attaque désormais à tout ce qui pourrait ressembler à une voie alternative. Il n’est pas étonnant que dès novembre 2011 les Jardins d’Utopies fassent les frais de cette politique.

De retour des vacances de la Toussaint, nous trouvons l’une des parcelles rasée, damée au bulldozer, et fraîchement semée de gazon neuf. Lorsque nous exigeons des explications auprès de l’administration, la réponse officielle sera : « un jardin on peut encore tolérer en été, avec les fleurs et tout, mais là en hiver ça faisait vraiment dégueulasse ! ».

Être un grand pôle de l’innovation, c’est vouloir effacer jusqu’à l’existence des saisons (...)

la pétition est ici