
Bénévole d’association d’aide aux migrants étrangers en situation précaire, militant contestataire installé sur une place publique ou dans une « zone à défendre », paisible estivant campeur, forain nomade ou explorateur polaire : ce livre est pour vous !
A l’occasion d’une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris en 2016, le livre collectif Habiter le campement a paru concomitamment. En large partie fondé sur de très riches photographies et autres illustrations, dont des croquis, et composé de textes thématiques rédigés par des scientifiques, des artistes ou des individus engagés dans des actions politiques, il s’agit d’un ouvrage très riche qui intéressera un public varié, bien au-delà des sphères académiques.
Typologie des camps
Le point de départ du livre est une forme spatiale, le camp ou le campement, à partir de laquelle est établie une typologie originale, parfois dérangeante, toujours stimulante (...)
Une typologie de ces formes spatiales d’encampement est donc proposée, reprise en sous-titres du livre qui composent autant de chapitres : « nomades », « voyageurs », « infortunés », « exilés », « conquérants », « contestataires ». Cette typologie se fonde sur des groupes d’individus, l’entrée est donc résolument sociale. (...)
Le livre s’ouvre avec un texte de présentation écrit par Fiona Meadows, commissaire de l’exposition Habiter le monde autrement, dans lequel sont posées les questions des marges spatiales, de la mobilité, de la liberté ou de son absence, et des pratiques consistant à faire « décamper », souvent par la violence. Dans une robuste introduction, Michel Agier analyse ensuite les formes de « station provisoire de populations en mouvement », réfléchit à la position d’altérité, y compris politique pour les manifestations d’occupation de l’espace urbain, au rôle de l’architecture et au mouvement contradictoire d’attraction, de séduction exercée par certaines formes d’encampement (le camping par exemple) ou à l’inverse de rejet (les campements de Roms en France). (...)