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Une association refuse de signer la Charte de laïcité imposée par le maire de Montpellier
Article mis en ligne le 12 janvier 2021

Les membres de Saudade cultivent la diversité culturelle. Imposer la laïcité, projet sur lequel Michaël Delafosse rejoint le gouvernement, leur semble un dévoiement de son principe même, d’esprit discriminatoire. D’autres associations, très laïques, pourraient suivre.

Réunie en assemblée générale, l’association montpelliéraine Saudade avait rédigé une déclaration de principe, en date du 17 décembre 2020, refusant le « Contrat d’engagement républicain » qui est au cœur de la loi contre le séparatisme (rebaptisée loi de renforcement des principes républicains). Puis, dans le cadre de ses démarches de demandes de subventions, elle choisissait la date symbolique du 24 décembre (veille de Noël, fête très chrétienne, gratifiée de l’unique exemption au couvre-feu sanitaire), pour adresser un courrier à Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier).

Dans le même esprit, cette lettre annonce et argumente le refus de l’association Saudade de souscrire à la Charte de laïcité, mise en place à l’échelon local par la municipalité. Cette Charte soumet l’accès à des subventions municipales à un critère de respect de certaines règles et usages censés découler des principes de la laïcité (tels le respect de l’égalité hommes-femmes, le maintien des activités religieuses à l’écart des activités associatives, etc).

Dès septembre 2020, un appel était lancé à Montpellier par la Libre-Pensée, des membres du PCF (pourtant membre de la majorité municipale), des syndicalistes, qui dénonçaient cette charte comme un dévoiement de l’esprit même du principe de laïcité. (...)

Une fois passées les déclarations de principe, l’acte pionnier de l’association Saudade retentit comme un passage aux travaux pratiques. Son refus d’adhésion à la fameuse charte revêt une forte portée symbolique. Cela d’autant plus que cette association, œuvrant depuis quinze ans, pratique une laïcité active et intransigeante dans tous ses engagements. A travers des activités de soutien scolaire, des ateliers artistiques – dont un fameux atelier de danse animé par une personne trisomique – ou encore des créations de spectacles, elle poursuit l’objectif de valoriser la diversité des cultures, encourager leurs croisements, sans exclusive, avec un accent tout particulier mis sur le statut des femmes et celui des migrants.

Sa présidente, Marthe-Hélène Choukroune, également bien connue parmi les Gilets jaunes ou dans le mouvement contre la loi de Sécurité globale, relate le contenu de ses explications avec les agents municipaux qui s’étonnaient de la mention manquante concernant la Charte de laïcité dans le dossier déposé. En ces termes : « Je leur ai demandé de me prouver que toutes les associations d’inspiration catholique ou protestante, étaient clairement engagées dans le respect des droits des femmes, à commencer par l’avortement ou la contraception ». Cette personnalité associative est en effet, par ailleurs, une figure du féminisme de gauche, depuis le Mouvement de libération de l’avortement et de la contraception (MLAC, des années 70).

Selon elle, d’autres associations montpelliéraines, de sensibilités comparables, seraient en train d’envisager une attitude analogue, et une conférence de presse pourrait avoir lieu à ce sujet. Aujourd’hui choyé par la presse de droite, le maire PS de Montpellier risque de devoir s’expliquer sur sa gauche, et à la base.

Voici le texte de la lettre qu’il a donc reçue, de la part de l’association Saudade : (...)