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Une maison de retraite coopérative et écologique pour que « les vieux » ne deviennent pas « des marchandises »
Article mis en ligne le 20 février 2016
dernière modification le 15 février 2016

Ils ne voulaient pas terminer en traditionnelle maison de retraite mais être acteurs de leurs vies. Sept ans après leurs premières discussions sur le bien-vieillir, un groupe de retraités entame les travaux de la première coopérative d’habitants pour personnes vieillissantes. La non-spéculation, la démocratie et l’écologie sont au fondement du projet « Chamarel - Les Barges », situé dans un quartier de Vaulx-en-Velin à l’est de Lyon.

Un projet tellement inspirant que la banque a même accordé à ces sexagénaires un prêt sur cinquante ans ! Rencontre.

Tout est parti, sept ans plus tôt, d’une discussion entre deux amies sur les difficultés de proches n’ayant pas anticipé leurs vieux jours. « Rapidement, nous avons été plusieurs à nous réunir en se disant qu’il faudrait peut-être en parler pour ne pas emmerder nos enfants », se remémore Patrick, instituteur à la retraite.
« Les vieux deviennent des marchandises »

Autour de la table, tous pointent l’absence de financement pour les foyers-logements et les longues listes d’attente des maisons de retraite. « Ne restent que les “senioriales” (des résidences pour les seniors), inabordables pour la plupart des gens », dénonce Luc. « Les vieux deviennent des marchandises et certains s’en mettent plein les poches », appuie Jean, désireux de trouver une solution pour enrayer le phénomène. « Tous les soins échappent à la décision de la famille, on devient assistés, complète Hélène. Alors que, nous, on veut être acteurs de nos vies. » Ensemble, ils ont entamé une réflexion sur le bien-vieillir. Le groupe s’est progressivement agrandi autour de valeurs communes, afin de vivre au mieux leur vieillesse, avant de se lancer dans la création d’un lieu de vie commun. (...)

En Suisse, en Norvège et au Québec, les coopératives d’habitants sont légales, et les listes d’attente s’allongent. « Plus on avance et plus ça devient concret, plus les gens nous disent qu’ils en ont marre d’être des anonymes dans un bâtiment », observe Jean. Alors que quatorze des seize logements seront en prêt locatif social (PLS), une discussion s’amorce autour de la mixité sociale de leur futur lieu de vie. « Notre problème à Vaulx-en-Velin, ville la plus pauvre du département du Rhône, c’est de faire venir des riches. D’ailleurs, vous en avez déjà rencontré, vous, des coopératives de riches ? »