Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Challenges
Une mer de bougies en Pologne pour défendre les tribunaux
Article mis en ligne le 25 juillet 2017

Des manifestants avec des bougies à la main devant un tribunal de Varsovie pour défendre l’indépendance de la justice, le 23 juillet 2017-AFP/JANEK SKARZYNSKI
Bougies allumées à la main, des milliers de Polonais se sont rassemblés dimanche soir devant les tribunaux de leur pays pour défendre leur indépendance, menacée selon eux par trois lois, dont l’une sur la Cour Suprême.

"Constitution, Constitution !" scandaient quelques milliers de personnes devant la Cour suprême à Varsovie. "Nous voulons le veto (présidentiel). Tribunaux libres ! Liberté, égalité, démocratie !"

"Nous sommes venus spécialement avec un groupe de 14 personnes de Wroclaw pour protester contre la prise de contrôle des tribunaux", a raconté à l’AFP Karolina Chorej, 29 ans, docteur en chimie. "Nous voulons appeler le président à utiliser son veto, même si nous n’y croyons pas trop".

"C’est un moment historique pour notre pays", a renchéri son ami Michal Bialek, 30 ans, lui aussi chimiste. "Il faut se battre pour les tribunaux libres, pour la démocratie".

Les manifestants, parmi lesquels un nombre croissant de jeunes par rapport aux protestations précédentes, lèvent haut leurs bougies allumées lorsque le texte du préambule de la Constitution est lu sur une scène installée devant la Cour Supréme.

Ils agitent des drapeaux polonais et européens, ainsi que les roses blanches, symbole de ce mouvement civique né en réaction aux réformes qui viennent s’ajouter à celle, déjà ancienne, du Tribunal Constitutionnel. Il s’agit de trois textes récents, dont celui sur la Cour suprême, introduits par le parti conservateur Droit et Justice (PiS), dirigé par Jaroslaw Kaczynski.

Des manifestations similaires étaient tenues dimanche dans une centaine de villes de province, selon des médias proches de l’opposition, sans qu’on puisse connaître leur ampleur.

Depuis plusieurs jours, dans toute la Pologne des groupes de manifestants demandent au chef de l’Etat Andrzej Duda, lui-même issu du PiS, d’opposer son veto à la réforme de la Cour suprême.

Le chef de l’Etat a 21 jours pour promulguer la loi ou la refuser. (...)

La Commission européenne a sommé Varsovie de les "mettre en suspens", agitant la menace de possibles sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension de ses droits de vote du pays au sein de l’UE.