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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
« Une nouvelle horreur » Besoins urgents dans la région du lac Tchad
« Nous avons besoin de renforcer l’attention de la communauté internationale sur cette crise oubliée ».
Article mis en ligne le 8 août 2016

Souvent oubliée, la crise humanitaire qui sévit dans la région du lac Tchad s’aggrave. Stephen O’Brien, le coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, a présenté la situation « comme une nouvelle horreur ».

Sur les 20 millions d’habitants que compte la région, 9,2 millions de personnes ont désormais besoin d’une aide vitale, et les taux de malnutrition aigüe sévère des enfants de moins de cinq ans ont dépassé le seuil d’urgence dans les quatre pays affectés de la région : le Cameroun, le Tchad, le Niger, et le Nigeria.

La semaine dernière, M. O’Brien a déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies : « Cette région, qui abrite la crise des personnes déplacées ayant la croissance la plus rapide d’Afrique, nécessite une attention urgente, unie et collective de la communauté internationale ». Tout comme les 2,8 millions de personnes contraintes de fuir les violences du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, les communautés hôtes qui accueillent l’essentiel des déplacés ont besoin d’aide. Ces populations comptent elles-mêmes parmi les plus pauvres et les plus vulnérables au monde.
Une crise oubliée

« Depuis plusieurs mois, j’ai l’impression de crier dans le vide quand j’essaye d’attirer l’attention sur la situation désastreuse dans laquelle se trouve le Bassin du lac Tchad », a dit M. O’Brien, qui occupe également le poste de Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Affaires humanitaires. (...)

Les opérations militaires menées avec l’appui du Tchad, du Niger et du Cameroun ont permis de chasser le groupe des principales zones qu’il contrôlait, mais des poches de violence persistent dans de petites villes et villages de la région du lac Tchad.

Suite aux violences, des centaines de milliers d’agriculteurs ont manqué plusieurs récoltes, ce qui les a précipités dans une pauvreté plus grande encore. Au Nigeria, on estime à environ 244 000 le nombre d’enfants actuellement atteints de malnutrition aigüe sévère dans les régions dont l’accès était jusqu’à maintenant impossible pour des questions de sécurité.

Le Bassin du lac Tchad est une région fragile. Les populations de la région étaient déjà vulnérabilisées par les sécheresses chroniques, la désertification croissante et la présence insuffisante du gouvernement avant l’insurrection de Boko Haram.

« Ni les autorités ni les communautés du Bassin du lac Tchad ne sont en mesure de faire face à la vague de souffrances humaines », a rapporté OCHA, l’agence des Nations Unies chargée de la coordination de l’aide d’urgence.