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Reporterre
Une nuit sur la Zad du Testet
Article mis en ligne le 3 mars 2015

Alors qu’opposants et pro-barrages attendent la décision du Conseil général du Tarn quant à l’avenir du barrage de Sivens, la tension monte sur la zone humide du Testet. Les pro-barrages bloquent la Zad. Il y a quelques jours, Reporterre a passé une nuit avec les zadistes qui veillent face aux provocations.

Bienvenue au principal point d’entrée de la ZAD du Testet. Tous les autres sont condamnées par des barricades et des ravins. Situé sur la départementale D999, on y pénètre après le passage de cinq chicanes et en attendant l’ouverture d’une lourde porte en métal.

Vingt-quatre heure sur vingt-quatre, des groupes se relaient à ce poste stratégique : c’est ici que se situe le dernier accès encore praticable par des véhicules. Militants, ravitaillements ou policiers et « pro-barrage »... tous passent par ici. « On observe qui entre sur la zone, car on est jamais à l’abri des infiltrés », expliquent les veilleurs, qui souhaitent garder l’anonymat. « On repère tout de suite les gens à leur attitude, on se rend vite compte s’ils connaissent les lieux et les usages. » En cas de problème, les veilleurs lancent une alerte par talkies-walkies. La nuit, toutes les heures, un « check radio » permet de vérifier que les autres postes de surveillance reçoivent bien les communications... et qu’ils ne dorment pas (...)

« Ici on est la première ligne. S’il y a une attitude agressive sur la barricade, même si on lance une alerte aux talkies et que les renforts arrivent vite, les premiers sur la zone, ce sont nous. » Boucliers, barrières, cailloux, bâtons. Les zadistes préfèrent garder quelques armes de fortune, au cas où. Pour la surveillance, ils élèvent aussi des chiens. « Certains sont particulièrement attentifs et arrivent à repérer des mouvements et des bruits à plusieurs centaines de mètres la nuit. Mais la plupart du temps, ils pensent surtout à manger. »

Les veilleurs nocturnes restent souvent au check point plus de dix heures. La cabane dispose donc d’une cuisine, et un lieu pour dormir est en construction. (...)

Quand des visiteurs surgissent sur le chemin, ils se retrouvent nez-à-nez avec les veilleurs munis de masques et de boucliers. « Ceux qui viennent pour la première fois sont parfois perturbés, mais il y a surtout des locaux, qui nous soutiennent en nous apportant du matériel et de la nourriture. Il y a un même un groupe qui vient de Montpellier tous les jeudi avec du tabac, du vin et des bougies ! »

Des provocations fréquentes (...)

Si les actions de pro-barrages sont très fréquentes, les policiers semblent plus discrets. « Ils viennent jeter un coup d’œil, mais ils s’arrêtent à la première chicane. Et en général si on s’avance avec les boucliers et les masques, ils s’en vont. » Mais depuis quelques jours, la situation se tend à nouveau. (...)