
Tyran autocrate, véhiculant un discours de haine, ennemi de la liberté d’expression, prompt à déverser des tombereaux d’infox... Le portrait de Donald Trump, président des États-Unis ne manque pas de panache. Selon l’organisation PEN American Center, qui défend la liberté, tout cela méritait une plainte et des poursuites en justice.
Le procès a été ouvert ce 16 octobre devant un tribunal fédéral de Manhattan : selon les actes d’accusation, Donald Trump a « violé le Premier amendement et son serment de faire respecter la constitution ». À l’appui de ces critiques, le PEN cite plusieurs exemples comme les colères présidentielles ou son ingérence dans la fusion envisagée entre AT&T et CNN.
La plainte porte également sur les commentaires désobligeants de Trump à l’égard du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, mais plutôt du fait de sa casquette de propriétaire du Washington Post. En effet, le POTUS mécontent de la couverture médiatique avait menacé de représailles antitrust contre Amazon.
Le journal affirme également que la Maison-Blanche aurait exercé des pressions sur le service postal américain et Megan Brennan, son directeur général, pour qu’il double les tarifs d’expédition. (...)
Suzanne Nossel, actuelle directrice générale de l’organisation souligne de son côté que Trump avait amplement dépassé le simple stade de la rhétorique, en démultipliant ses invectives : il a taxé de fake news et d’ennemi du peuple les uns et les autres. Et dépassé les bornes. « Il est à craindre que le président n’exerce des représailles sur les médias pour des couvertures presse qu’il considère comme défavorables. »
Dans son acte d’accusation, le PEN demande que la justice américaine empêche le président de nuire de la sorte – et plus encore qu’il ne puisse ni nuire ni envisager de nuire en se servant de son administration. Aucune mesure économique n’est réclamée, au-delà de la prise en charge par Trump des frais d’avocats. (...)