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Ungersheim, le village alsacien qui prépare l’après pétrole
Article mis en ligne le 30 juillet 2014
dernière modification le 25 juillet 2014

Centrale solaire, agriculture bio, monnaie locale... Dans le sillage du mouvement des villes en transition, cette commune alsacienne veut atteindre l’autonomie énergétique et alimentaire.

Les employés communaux y arrachent les mauvaises herbes à la main et un attelage sert de ramassage scolaire. » Danièle Fritsch, la cinquantaine, a posé ses cartons à Ungersheim il y a deux ans et n’est pas prête d’oublier ses premières impressions. (...)

Depuis 2011, la commune suit le mouvement des villes en transition. Elle a défini vingt-et-un projets pour penser « l’après-pétrole ». Ils s’appuient sur trois piliers de réflexion avec pour maître mot l’« autonomie » : alimentaire, énergétique et intellectuelle.

Dernière réalisation en date : une centrale photovoltaïque avec quarante mille mètres carré de capteurs solaires. De quoi produire en électricité l’équivalent de ce que consomment dix-mille habitants par an. Ungersheim a su profiter de la mise en vente des friches industrielles des anciennes mines de potasse pour acquérir le terrain sur lequel une entreprise privée investit.

La commune bénéficie du loyer payé par l’investisseur. À Ungersheim, l’écologie accompagne les projets d’avenirs. « Je pense écologie, je réalise économie », se targue le maire Jean-Claude Mensch. (...)

Un méthaniseur devrait à l’avenir compléter l’installation énergétique alors que la piscine municipale chauffe déjà ses bassins au solaire thermique. Affichée mais pas véritablement recherchée, l’autonomie énergétique est un prétexte pour faire du village une « vitrine des énergies renouvelables » selon le maire. À une vingtaine de kilomètres de la plus vieille centrale nucléaire de France, Fessenheim, il ne prétend pas « révolutionner le monde mais ouvrir des voies ».

Bio et local

Ouvrir la voie, Richelieu le fait concrètement tous les jours. Le cheval de la commune est un employé municipal comme les autres : il aide à arroser les fleurs, labourer le jardin communal et sert de transport scolaire. « C’est un moyen de sensibilisation essentiel », explique Jean-Claude Mensch.

Pas de progrès sans pédagogie. Les enfants scolarisés à Ungersheim mangent bio à la cantine. La filière appelée « de la graine à l’assiette » crée un circuit local d’approvisionnement alimentaire. Le jardin communal alimente aussi des paniers de légumes bio accessibles à toute la population. (...)