
Généalogie du nouvel ordre sarkoziste
Mise en relation directe entre « insécurité » et « immigration », officialisation de la « question rom » comme question spécifique appelant une réponse policière spécifique, levée du tabou républicain de la dénaturalisation des « délinquants d’origine étrangère », sans oublier l’exécution judiciaire sommaire des « cinq de Villiers-le-Bel », le traitement d’exception des émeutes de Grenoble, les brutalités policières de La Courneuve, le tabassage en règle (neuf jours d’ITT) d’un simple badaud ayant eu le tort d’insulter le président et le giflage du journaliste désireux de filmer ledit tabassage. Puis, en cette fin de campagne présidentielle, une délirante surenchère sur l’inégalité des races (rebaptisées civilisations) et sur la viande halal, décrétée « première préoccupation des Français »...
Il faut se rendre à l’évidence : le roi est nu.
Aux abois politiquement, médiatiquement et judiciairement, le régime Sarkozy donne à voir son vrai visage : celui d’une extrême droite plurielle structurée par le racisme, la haine du pauvre et la tradition pétainiste.
C’est à cette filiation, et à son remix sarkozyste, qu’est consacré le texte qui suit. Initialement publié en 2007, dans une version plus courte, par la revue Mouvements, il revisite l’œuvre politique du ministre de l’intérieur Sarkozy, sa campagne présidentielle et ses trois premières années de mandat présidentiel [1]. (...)