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France 24
Universités britanniques : étudier trois ans, s’endetter sur 30 ans
Article mis en ligne le 8 mai 2015
dernière modification le 1er mai 2015

Depuis le triplement des frais de scolarité, décidé par le gouvernement Cameron en 2010, de nombreux étudiants londoniens se retrouvent surendettés avant même d’entrer dans la vie active. Reportage sur une jeunesse en colère.

Une aberration financière pour cette bande de copains, tous étudiants en dernière année de licence d’art. "Ce n’est plus une université, c’est un business", ajoute Maisy, la forte tête du groupe, qui rappelle que pour atteindre et valider trois années, un étudiant doit débourser 27 000 livres [environ 33 000 euros]. (...)

Pour payer ces sommes astronomiques, la très grande majorité des étudiants au Royaume-uni n’a d’autres choix que de recourir à l’emprunt, en s’adressant principalement à la Student Loans Company, une société financière publique. Maisy, Rachel et les autres n’échappent pas à la règle. Mais depuis 2012, les sommes empruntées atteignent des sommets. Il faut prévoir assez pour payer sa scolarité mais aussi son loyer, sa nourriture et ses factures.

"J’ai calculé qu’il me faudra environ 40 ans pour rembourser mon prêt", lance son amie Rachel MacArthur, tout aussi remontée que sa camarade. J’ai 45 000 euros de dettes à l’heure où je vous parle. Je paye 120 livres par semaine pour ma chambre universitaire, ça monte vite." Très rares sont les étudiants dont les parents peuvent prendre à leur charge de telles dépenses.

"J’ai pensé à arrêter des milliers de fois"

Selon "The Guardian", les universités anglaises auraient déjà enregistré une chute de 8,8 % des inscriptions dès la rentrée 2012, par rapport à 2010. (...)

Selon Nona, la venue toujours plus nombreuse d’étudiants étrangers - souvent fortunés - peut, dans les statistiques, cacher une éventuelle baisse des étudiants anglais. Quoi qu’il en soit, cette réforme est un "désastre", résume-t-elle. "Il n’y a pas que l’aspect financier, il y a aussi l’impact psychologique, ajoute-t-elle. Commencer sa vie active avec des dettes aussi importantes, c’est dévastateur."

Près de 40 % des prêts jamais remboursés

À ses côtés, Mahamid Ahmed, étudiant en master d’économie à la LSE, acquiesce. Même si son cursus devrait l’amener à trouver un emploi très convenable - "banquier" ou "diplomate", glisse Nona - il ne paraît pas serein. "Je dois rembourser 30 000 euros. En finissant mes études, il faudra que je trouve n’importe quoi, très vite, pour me faire de l’argent."

Au Royaume-Uni, un étudiant commence à rembourser son prêt à la fin de son cursus scolaire, quand il gagne au minimum 21 000 livres par an. Mais surtout, particularité du système britannique, sa dette est automatiquement annulée au bout de trente ans. Selon "Le Figaro", près de 40 % des universitaires ne remboursent jamais leurs échéances. (...)