
Macron vient de s’en prendre spectaculairement au statut des fonctionnaires. Il s’en était déjà, pris au statut des salariés du privé. Valls a épousé sa cause en présentant le rapport Combrexelle et le rapport Mettling. Tout cela est tellement extraordinaire et violent comme attaque contre les droits élémentaires de 24 millions de salariés, publics et privés, que bien des commentateurs le mesurent et le croient. Mais ceux qui étudient, voient parfaitement la logique délibérée, destructrice de tous nos droits telle qu’elle est à l’oeuvre.
Les rapports COMBREXELLE et METTLING pourraient s’intituler : comment faire le (con)tour des droits des travailleurs en 80 « bonnes pratiques » patronales. En fait, ces rapports sont déjà écrits depuis plusieurs dizaines d’années. Ils attendaient juste le moment où l’affaiblissement des forces du camp d’en face en permettrait la parution au grand jour sans risques. Il est cependant utile au vu du grand brouillard organisé autour de leur contenu réel de dénoncer clairement l’arnaque vers lequel ils nous entrainent, permettre la mise en œuvre d’une législation du non droit du travail. L’unique objectif de ces deux rapports et de leurs 80 « propositions » pour l’un, « préconisations » pour l’autre est le suivant : en finir avec les contraintes légales et règlementaires sur la durée du travail, ainsi qu’avec le SMIC horaire et les salaires minima conventionnels.
Ils « uberisent » comme le dit Attali, mentor de Macron, qui décrit un monde où « le salariat sera réservé à l’élite ». Ils organisent le retour au XIXème siècle avec des loueurs de bras, des journaliers, sans droit, sans loi, sans horaires, sans salaires. Comme l’a dit Macron, l’avenir est à une société non statutaire, une société sans statuts. Ni droit du travail, ni statut de la fonction publique, l’avenir est aux indépendants, aux prétendus « autoentrepreneurs », à « l’entreprise étendue », un noyau avec une nébuleuse d’intérimaires et précaires gravitant autour, payés de gré à gré, pour des « tâches », des « missions » des « chantiers » et ce, sans convention ni code. (...)
Evidemment, vu que le salariat représente 93 % des actifs ce n’est pas demain qu’ils vont y arriver, mais ils s’y acharnent déjà systématiquement ! Depuis la « recodification » du code du travail et les coups de griffes aux garanties de l’emploi des fonctionnaires, l’embauche accélérée de « contractuels », ils n’ont de cesse de batailler opiniâtrement pour changer les principes fondamentaux du droit en faveur de leur projet. (...)
Cet objectif est celui du Medef : remplacer « le lien de subordination juridique permanent » du contrat de travail avec contrepartie, par une « soumission librement consentie » sans droit ni loi. A la fin ce sera clair : plus de code du travail, plus de statut de fonctionnaire, tout au contrat individuel selon l’objectif central affiché de Valls « le compte personnel d’activité » (prévu le 1er janvier 2017… avec sa carte à puce ou toute votre carrière individuelle figurera). (...)
Stop, stop, stop ! Macron démission ! … Mais l’on peut se demander pourquoi Macron a été recruté par un gouvernement socialiste, alors qu’il est complètement inféodé au capitalisme et au Medef ! Peut-être que le fruit est plus pourri qu’il n’y parait ! Car peut-on imaginer qu’il fait ses sorties tout seul… ou alors est-ce un poisson pilote qui agit sur ordre ? Dans ce cas, c’est tout le gouvernement, tout le PS qui est pourri, ultralibéral atlantiste et quant aux frondeurs ils ne sont là que pour donner le change, car au moindre coup de sifflet ils rentrent aussitôt dans le rang craignant pour leur future éventuelle réélection !