
(...) Doublant, au minimum, le montant annuel des commandes d’armement cette année. 2014 avait déjà été prospère pour les industriels de la défense, 2015 devrait battre tous les records : 15 milliards d’euros. (...)
Plan B des pays arabes
Le millésime est lié au regain de tensions dans le monde, observe Lucie Béraud-Sudreau, doctorante à Paris-II-Panthéon-Assas sur les politiques d’exportation d’armement : « Les dépenses militaires augmentent partout dans le monde, surtout au Moyen-Orient et en Asie. » C’est dans ces deux régions que se trouvent les plus gros clients de la France ces cinq dernières années (Arabie Saoudite, Inde, Emirats arabes unis) et les acquéreurs du Rafale. Un « effet image » joue aussi, avance Hugo Meijer : lorsqu’un Etat se dote d’un système d’armes performant, ses voisins sont tentés de s’aligner. Auprès des pays arabes, la France jouit également de son statut de plan B : contrariés par la politique américaine au Moyen-Orient (le refus de « punir » Bachar al-Assad par exemple), ils choisissent le « made in France ». (...)
Mais les succès français s’expliquent aussi par des facteurs internes. L’exécutif vante « l’équipe France », la collaboration vertueuse entre le ministère de la Défense, l’Elysée et les industriels. (...)
« Depuis la guerre en Libye en 2012, les Français peuvent faire des Power Point avec les performances du Rafale au combat », explique la chercheuse Lucie Béraud-Sudreau. C’est ce que d’autres appellent « combat proven ». Rien de mieux qu’une bonne guerre pour vendre des armes.
Rotor gagnant
Les hélicoptères français séduisent aussi. (...)