
Felipe Quispe Quenta, le ministre bolivien de l’Eau et de l’Environnement, n’en revient toujours pas. À l’occasion de son intervention le 13 mars au Forum mondial de l’eau à Marseille (lire la tribune), son micro a été coupé. Officiellement, pour des raisons de temps. Dans les faits, cette coupure est intervenue au moment où le ministre critiquait la déclaration ministérielle de Marseille qui « n’incluait pas des références claires à la justice sociale et au droit à l’eau », rapporte l’AFP
. Cette déclaration, prétendument adoptée à l’unanimité par 130 pays, met l’accent sur « l’accélération de la mise en œuvre des obligations en matière de droits de l’Homme pour l’accès à l’eau potable et l’assainissement ». Elle intervient un an et demi après le projet de résolution, présenté par la Bolivie, reconnaissant le droit à l’eau et à l’environnement, et adopté par l’ONU en juillet 2010.
Mais pour le ministre bolivien, « il aurait fallu dire clairement que l’eau est une ressource "non privatisable" ». « On a exprimé notre désaccord lors de la rédaction de la déclaration et nous n’avons pas été entendus. On n’écoute pas les peuples, les organisateurs ne nous ont pas écoutés », a t-il insisté auprès de plusieurs journalistes. Faut-il s’en étonner quand on connaît deux des principaux organisateurs du Forum : Veolia et Suez (...)