
« There Is No Alternative ». TINA est une expression attribuée en son temps à Margaret Tatcher lorsqu’elle était première ministre britannique. « Il n’y a pas d’autre voie ». Ce slogan signifie que le marché et la mondialisation sont des phénomènes nécessaires et bénéfiques et que tout régime qui prend une autre voie court à l’échec.
Le syndrome TINA peut aussi être utilisé lorsqu’un directeur ou un dirigeant d’association impose son point de vue aux travailleurs sociaux de son institution. Il leur demande alors d’agir comme il l’a décidé sans tenir compte de leurs avis. Et malheur à ceux qui contestent cette façon de faire.
C’est la malheureuse aventure survenue très récemment à un éducateur que j’estime beaucoup. Il est aujourd’hui sous le coup d’une procédure de licenciement. J’ai aussi parfois au téléphone des assistantes sociales qui ayant refusé de communiquer des informations ou de répondre à une injonction se voient sous le coup d’un licenciement pour faute. La faute est alors de ne pas avoir obéi ou d’avoir soulevé un problème sans avoir voulu mettre un mouchoir dessus.
Je ne peux donner leurs noms ni ceux de leurs employeurs bien évidemment. Je ne peux simplement que les soutenir moralement. C’est bien peu. Mais il est pire de ne rien faire ni ne rien dire. Je ne peux que leur écrire cette lettre cosignée avec mon ami Jacques Trémintin. (...)
Cette menace qui pèse sur les professionnels doit-elle les inciter à se taire, à plier l’échine et à ravaler leur révolte ou bien à résister, à relever la tête et à se battre ? Il revient à chacune et chacun d’en décider. Mais, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes des dizaines de milliers. Et si le rouleau compresseur cherche à nous écraser, il nous reste des armes pour nous opposer aux diktats qui nous sont parfois opposés. D’une manière frontale et directe quand cela est possible.
De façon détournée, quand la confrontation devient risquée. (...)