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Victoire historique sur le commerce des armes !
Article mis en ligne le 4 avril 2013
dernière modification le 7 avril 2013

Il existe dorénavant un traité international sur le commerce des armes !

Après quinze de mobilisation intensive, le vote de l’assemblée générale des Nations unies pour ce traité est une victoire historique.

Le 3 avril 2013, les Etats membres de l’ONU ont adopté le premier traité international pour réguler le commerce des armes (154 votes favorables, 23 abstentions et seulement 3 "non" : la Corée du Nord, la Syrie et l’Iran).

Alors que le commerce des armes était moins régulé que celui des os de dinosaure ou encore des bananes, ce vote est une victoire sans précédent ! C’est l’aboutissement d’une mobilisation de longue haleine et de grande ampleur de la société civile internationale. Il y a encore une quinzaine d’années, les transferts d’armes étaient encore largement perçus comme relevant forcément du domaine du secret et de la seule responsabilité de chaque Etat au niveau national.

Le processus qui a permis d’aboutir à ce traité n’aurait pu voir le jour sans l’action et la mobilisation de citoyens et citoyennes du monde entier. Dans le cadre de la coalition internationale Control Arms, Oxfam France a mené cinq campagnes depuis 2003, dont la dernière en 2012. (...)

Pour finir, un traité a été enfin adopté par vote d’une majorité écrasante d’Etats en avril 2013. Au total ce sont de millions de citoyen-ne-s à travers le monde qui ont participé à ces campagnes prouvant ainsi l’efficacité de la mobilisation citoyenne !
(...)

Ce traité permet, pour la première fois, de fixer des standards communs au niveau international en matière de contrôle des transferts d’armes, là où il n’existait jusqu’à présent, et dans le meilleur des cas, uniquement des approches partielles et peu contraignantes à des niveaux national ou régional.
Ainsi, de nombreux pays et régions du monde ne disposaient d’aucun dispositif de contrôle des transferts d’armes, ni de norme applicable : c’était largement le cas dans le monde arabe, ainsi qu’en Asie. Le Traité sur le commerce des armes (TCA) stipule désormais que chaque Etat partie devra se doter de dispositifs administratifs et législatifs lui permettant de contrôler chaque transfert d’armes le concernant, même si celui-ci a lieu entre deux acteurs privés.
Surtout, le Traité est centré sur une règle claire, au cœur des demandes répétées des ONG : un Etat devra refuser une exportation d’armes dès lors que celle-ci risque de contribuer à des graves violations des droits humains et du droit international humanitaire.

En outre, le TCA prévoit que, par défaut, les Etats devront remettre des rapports annuels publics sur l’ensemble de leurs transferts d’armes : il y a là un véritable potentiel pour engager une dynamique vertueuse par laquelle les Etats deviendront, enfin et progressivement, comptables de leurs transferts d’armes vis-à-vis de leurs parlements et de leurs propres citoyens, vis-à-vis des autres Etats, ainsi que de l’opinion publique internationale.
C’est bien grâce à cette transparence accrue que l’effet dissuasif et préventif du traité jouera à plein : il sera alors beaucoup plus difficile, juridiquement et politiquement, de vendre des armes qui contribueront à des crimes de guerre ou qui alimenteront la corruption.

Evidemment, ce Traité n’est pas parfait : nous aurions préféré qu’il couvre le champ des armes classiques de manière exhaustive, sans laisser de côté les véhicules de transport de troupes, les matériels de sécurité et de police, les radars et systèmes de surveillance ou encore les transferts de technologie. Mais le plus important est bien de poser une norme, et d’enclencher une dynamique internationale irréversible. (...)

lire aussi : Les limites d’un traité sur les armes